dimanche 18 janvier 2015

Nous sommes les anti-Charlie autant qu’ils sont l’anti-France

Un mythe républicain

Pour tenter de se convaincre qu’elle n’est pas encore tout à fait morte, leur République continue à s’inventer des mythes, mobilisant la population par ce qu’elle possède de plus bas et de plus malsain : la peur, le goût du sang et du sensationnel, l’attirance morbide pour les faits divers.
Le 7 janvier dernier, les deux terroristes ont agi pour leur peuple, leur communauté, pour plaire à leur Dieu et devenir des héros – et ils le sont devenus pour des millions de musulmans qui les acclament depuis à travers le monde.
Peu leur importait les conséquences de leur acte de l’autre côté, dans cette République dont ils furent les parfaits produits. Ils ont permis la création d’un nouveau mythe républicain qui, pour être un mythe de caniveau, ne s’en veut pas moins refondateur. Les peuples, les communautés, ont les héros et les exemples qu’ils méritent. Les « héros » de leur République ont massacré des soldats désarmés à la Bastille en 1789, ils ont commis un génocide en Vendée en 1793, ils ont assassiné les Parisiens en 1871, en 1934, en 1945. Leurs héros sont des étrangers, comme Dreyfus le traître, ou des traîtres de fabrication nationale comme De Gaulle. Ce sont désormais des petits agents du système, morts à genoux, hallucinés, passifs.
S’ils se rêvaient comme Charb commissaires politiques envoyant à la mort des millions d’hommes, ils n’avaient pu qu’être les petits censeurs du régime, diffusant ses dogmes antiracistes, sa haine des religions, du drapeau national, dénonçant les nationalistes, envoyant les « antisémites » au tribunal, mais sachant toujours ménager leurs véritables maîtres. Les « victimes » de Charlie hebdo s’inscrivent dans la longue lignée de ces antihéros républicains.

C’est la vision du monde qui nous oppose

Entre nous et « Charlie », il n’y a pas seulement des divergences politiques, ou mêmes morales. C’est la conception même de l’homme, de la vie, du monde qui nous oppose. Ce qui nous différencie des 700 000 moutons qui ont marché dans les rues de Paris dimanche dernier, c’est que nous reconnaissons à l’homme d’être autre chose qu’un individu-animal venu sur terre pour satisfaire ses désirs immédiats. Nous le proclamons : l’homme n’est pas cet obsédé de Wolinski qui ne doit vivre que pour satisfaire ses pulsions sexuelles. L’homme n’est pas ce fils du freudisme Charb se complaisant dans la scatophilie. L’homme n’est pas un individu sans morale, sans conscience ni sans honneur comme l’équipe de Charlie hebdo, prêt à publier un dessin immonde au risque de provoquer la mort de centaines de personnes dans le monde, Français ou chrétiens, sans s’en soucier une seconde, pour leur seul petit plaisir d’un dessin vulgaire ou d’un jeu de mots insultant.
Toutes les civilisations connaissent les mythes, honorant des héros solaires prêts à tous les sacrifices pour leur peuple. Ils inspirent les hommes qui agissent selon le code d’honneur dicté par les héros. Dans les anticivilisations qui ont tourné le dos à la tradition, ce sont les antihéros qui inspirent les individus qui s’en réclament.
Le tableau présentant les dernières minutes de la rédaction de Charlie hebdo est digne de leur République, digne d’inspirer un peuple de consommateurs sans morale et sans conscience, ce même peuple qui laisse ses filles être violées dans les trains sans réagir, ses fils être assassinés dans les rues sans se révolter. Pour ce peuple décadent, « Charlie » est bien un modèle.

"Coco" et Jeanne

Que penser d’une femme1 qui ouvre une porte blindée à des individus lourdement armés et la menaçant, sachant que sa fille, qu’elle est venue chercher, pourrait être tuée, que son chef, menacé de mort par des terroristes depuis plusieurs années, va sans doute être assassiné ? Que penser de cette autre femme, travaillant dans un journal anticlérical, crachant à longueur de journée sa haine des religions et des « extrémistes », se mettant à réciter le Coran sur ordre de ses pires ennemis2 ? Ils en deviendraient presque admirables et héroïques, ceux qui n’ont fait que se cacher ou qui ont feint la mort.
Il ne s’agit pas ici de peur devant la mort, de panique irrationnelle, de faiblesse passagère, mais de comportements en parfaite adéquation avec les antivaleurs portées par Charlie hebdo. Aucun autre journal plus que le torchon antifrançais n’a autant fait pour détruire les nobles valeurs et les remplacer par les plus vils sentiments. Le courage, l’honneur, la vérité, la pitié, la reconnaissance, la patrie, la responsabilité, la famille, la fidélité : pas une seule de ces valeurs n’a été épargnée durant quarante ans. En détruisant ces valeurs, c’est l’homme qu’ils ont détruit, l’homme européen qui justement se caractérise par sa haute valeur morale. Qu’attendre dès lors que face au danger, à la mort, ces gens agissent autrement que lâchement, de la plus indigne et immorale des manières ?
heros-de-france-jeanne-jeune-nation-
Comment, en découvrant le comportement des « héros » de Charlie hebdo, ne pas penser aux véritables héros Français, à nos héros ? Comme ne pas penser à Jeanne, menacée de mort, emprisonnée, humiliée, qui refusa de céder à ses bourreaux et préféra, à 19 ans, la plus violente des morts plutôt que la tâche ? Devant tant d’infamie, comment ne pas penser au chevalier d’Assas qui, entouré par les ennemis et menacé d’être tué au moindre bruit, au matin de la bataille de Kloster Kampen, préfère être tué pour sauver ses camarades en lançant : « À moi, Auvergne ! Voici l’ennemi ! »
L’héroïsme, le courage, la droiture symbolisent les héros de notre France, comme la lâcheté, la veulerie, la duplicité caractérisent les héros de l’antifrance. En plus de produire des individus seulement mus par la recherche des biens matériels, sans racine, sans passé ni avenir, le système ne fabrique que des êtres lâches, incapables d’héroïsme, de don de soi, incapables de réagir autrement - si marcher dans la rue sous la protection de 10 000 policiers et militaires peut-être considéré comme une réaction - que stimulés par 20 chaînes de télévision, 50 de radio et 100 journaux parlant d’une même voix.
Mort chevalier d'Assas-Pierre Laurent

Demain

Comme pour toutes les périodes d’involution, les porteurs des valeurs de morts disparaissent : s’ils ont pu parasiter et prospérer sur un organisme sain, ils n’ont, une fois qu’ils en ont pris le contrôle, d’autre choix que de périr avec lui. « Charlie » et ses survivants se montrent « courageux » aujourd’hui parce que s’ils étaient portés par un sentiment d’impunité hier, ils vivent aujourd’hui sous la protection de l’armée. Ils ne souffrent pas des « caricatures » qu’ils publient. Qu’importe à ces criminels qu’à cette heure des hommes meurent par leur faute au Niger. Qu’importe à ces criminels que des églises soient incendiées, des commerces soient pillés, saccagés par leur faute, que les biens de toute une vie partent en fumée. Ils continueront à être invités sur les plateaux télévisés et leurs prédécesseurs ont trouvé dans la mort la reconnaissance que la médiocrité et la bassesse de leurs « œuvres » leur interdisaient de leur vivant.
Définitivement, nous ne sommes pas Charlie : nous sommes les anti-Charlie, les hommes debout contre les individus couchés, les hommes responsables contre des individus prêts à incendier la moitié du monde pour faire sourire 30 000 soixante-huitards bien au chaud dans leurs appartements du XVIe arrondissement.
Il est facile de pousser à la guerre quand on se croit à l’abri. Nous n’oublions pas qu’en 1939, quand la même gauche décadente, bien-pensante, matérialiste et bourgeoise qui aujourd’hui se prétend « Charlie », excitée par la juiverie mondiale, poussait à la guerre, les nationalistes de France, comme leurs camarades en Europe, recherchaient, jusqu’aux dernières heures d’août 1939, la paix3. Pendant que les criminels croassaient – déjà – l’Internationale et Le chant des partisans, odieux appels au meurtre et au terrorisme, les Français, en chantant Maréchal nous voilà, rappelaient : « la guerre est inhumaine ».
Quatre-vingts ans plus tard, rien n’a changé. Les fauteurs de guerre sont toujours les mêmes, comme les victimes, ces Français « d’en bas » qui n’ont pas la chance de posséder un triple passeport français, israélien et américain. Comme à l’époque, les nationalistes avaient raison : ils avaient raison quand ils dénonçaient l’invasion, ils avaient quand ils désignaient le régime coupable, ils avaient raison quand ils critiquaient la politique étrangère du régime et quand ils en annonçaient les conséquences, que chacun peut constater aujourd’hui.
Si nous savons que la guerre est inhumaine, nous savons aussi que certaines guerres doivent être menées. Et les responsables de cette guerre, ces ennemis de l’intérieur, devront payer au moins aussi chèrement que l’ennemi qui nous attaque, peu importe l’étendard religieux, national ou racial que ce dernier brandit contre nous.
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1 Notons que c’est L’Humanité qui a recueilli le témoignage de Corinne ‘Coco’ Rey. Le journal d’extrême gauche y précise très clairement qu’elle était venue chercher sa fille, et qu’elle n’était donc pas avec elle.
« J’allais chercher ma fille à la garderie, devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulées et armés m’ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J’ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al Qaïda ».
Mais la dépêche diffusée peu après et reprise par l’ensemble des médiats prétendaient curieusement le contraire, comme pour excuser sa lâcheté, que sa fille était avec elle, transformant éhontément les « je » en « nous » (voir par exemple 20 minutes).
2 « [Sigolène Vinson] a eu la kalachnikov sur le nez. Il lui a dit : “récite le Coran” et je t’épargne. Elle récitait ça en boucle »
a affirmé Caroline Fourest. Nouveau mensonge de Caroline Fourest ? Honte de l’intéressée ? Celle-ci a déclaré – dans un récit totalement délirant suintant la démagogie gauchiste (« Il était parti pour me tuer, je n’ai pas baissé les yeux » (sic)) – ensuite que l’un des tueurs l’a menacée et a déclaré :
« Je ne te tue pas car tu es une femme et on ne tue pas les femmes, mais tu dois te convertir à l’islam, lire le coran et te voiler ».
3 Lire à ce sujet le récit de l’activité du « germanophobe » Charles Maurras dans l’imprimerie de l’Action française pour tenter d’éviter la guerre dans Notre avant-guerre de Robert Brasillach.

lundi 7 juillet 2014

Conflit en Ukraine. Une vision nationaliste ukrainienne.

Traduction du texte de Pavlo Khomenko publié par The Occidental Observer, en collaboration avec le forum National social radical. Le document est disponible en pdf ici.

Introduction
Au cours des derniers mois, il y a eu une énorme quantité d’analyses réalisées dans les milieux nationalistes à l’Ouest sur le conflit en Ukraine. Ces analyses étaient à l’origine, logiquement, axées sur les protestations contre le gouvernement Ianoukovitch, renversé depuis, et se sont depuis reportées vers le conflit entre Ukraine et les manifestants antiétatiques à l’intérieur du pays. Les événements ont été étudiés à partir de points divergents : tous depuis les eurasistes (ou, peut-être, dois-je les appeler « douginistes ») jusqu’aux positions tercéristes, et tous les autres entre ces deux-là.
Bien que chaque analyse provienne d’un angle différent, presque tous les éléments d’information des sites internet nationalistes occidentaux sur l’Ukraine partagent un élément central : une absence totale, même de loin, de tout point de vue nationaliste ukrainien. L’absence totale du point de vue nationaliste ukrainien a donné naissance à de nombreux mythes et à d’étranges théories. Il peut être comparé à un rideau de fer moderne et informationnel. Les nationalistes occidentaux et les nationalistes ukrainiens vivent actuellement dans des univers séparés en matière d’informations, et cela a conduit à de nombreux malheureux malentendus. Dans cet article, j’espère finalement apporter le point de vue nationaliste ukrainien.
Il y a beaucoup de sujets à couvrir, et je vais essayer d’aborder chacun d’eux aussi brièvement que possible. L’article est divisé en trois parties : les mythes concernant l’Ukraine, le renversement du gouvernement Ianoukovitch, et le conflit en cours avec la Fédération de Russie. Je regarderais très certainement les commentaires, les notes et les critiques1. Donc, s’il vous plaît, ne soyez pas timorés. Je ne vous demande pas de croire seulement le point de vue nationaliste ukrainien. Je vous demande de vous rappeler que lorsque l’on prend parti de n’importe quel côté durant un conflit, il faut connaître les positions des deux parties. Or, en ce moment, c’est pratiquement impossible. En raison de l’absence généralisée d’informations des nationalistes ukrainiens, un seul côté est connu.



I. Mythes de l’histoire
et de la culture ukrainienne
Indépendamment de toute école doctrinale, chaque nationaliste en Occident aujourd’hui est essentiellement un dissident au sens classique du terme. Toutes les personnes à l’Ouest qui pensent que les peuples occidentaux ont le droit à l’autopréservation risquent des attaques violentes, de perdre leur travail, ou tout simplement d’être jetées en prison. Comme pour de nombreux dissidents, le dissident occidental moderne recherche des informations provenant de sources alternatives qui apparaissent différentes de celles de ses oppresseurs.
Ceci est normal et logique. Pourtant, à propos de l’Ukraine, il y a un problème. La grande majorité des informations concernant l’Ukraine obtenues par les nationalistes occidentaux provient finalement du Kremlin, que ce soit du très grand public Russia Today ou du plus rebelle Alexandre Douguine. Il n’est pas étonnant, dès lors, que les mythes répandus à propos des Ukrainiens ressemblent aux vieux mythes et tactiques soviétiques nous concernant. Je vais essayer de voir brièvement les plus grands mythes de la propagande contre l’Ukraine pour les réfuter. Rappelez-vous s’il vous plaît qu’un article séparé pourra être écrit sur chacun d’eux, et je ne cherche qu’à résumer les plus répandus aussi brièvement que possible.

Mythe 1. Les Ukrainiens n’existent pas
Le plus grand (et le plus anti-ukrainien) mythe est peut-être que « l’Ukraine est un faux État », « l’Ukraine n’a jamais été un État », « les Ukrainiens ne forment pas une Nation », etc. Essentiellement, cette part de la propagande affirme que l’idée d’un État ukrainien n’est pas légitime – que cet État a été essentiellement créé à partir de rien, et que cela est la cause de sa crise politique.
Le mythe devient plus insultant quand il est affirmé que les communistes ont créé les Ukrainiens et/ou l’Ukraine. C’est le plus insultant, puisque ce sont les communistes qui ont détruit le premier État ukrainien moderne : la République populaire ukrainienne, qui est née après l’effondrement de l’empire russe et a été détruite en 1920, après la guerre avec l’URSS.
Le début du XXe siècle a été de manière générale chaotique pour les Ukrainiens. Deux États ukrainiens jumeaux, géographiquement distincts, se proposaient de réunir les Ukrainiens : la République populaire ukrainienne (centre-est de l’Ukraine, Ukraine centrale, et une partie de l’Ukraine occidentale, ainsi que certaines régions actuellement situées à l’intérieur Russie issues de l’Empire russe), et la République populaire ukrainienne de l’Ouest (avec le reste de l’Ukraine occidentale moderne, issue de l’Empire polonais).


[1] Carte de l’Ukraine à la fin de la Première Guerre mondiale.
Alors qu’à l’époque, malheureusement, une agression étrangère ne leur permit pas de se réunir, le fait qu’ils ont tous deux proclamé un tel but, que tous deux avaient le même hymne national, le même blason et avaient la même langue, montre clairement qu’ils appartenaient tous à un même peuple. Ces États étaient identiques en matière de langue, symboles, etc., et couvraient l’ensemble – je le répète, l’ensemble – du territoire de l’Ukraine moderne. On peut voir cela comme la Corée du Nord et la Corée du Sud, ou l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest : un peuple, plusieurs États.
C’est un fait dont les Ukrainiens peuvent être fiers : ces gens, qui ont vécu séparés, occupés par différents empires durant plusieurs centaines d’années, ont conservé une langue identique, se sont considérés comme un même peuple et, quand s’est présentée la première petite chance, ont immédiatement agi pour se réunir avec leurs frères. Les Ukrainiens en ce sens sont exactement comme les Kurdes – un peuple séparé par des empires étrangers, un peuple sans État, mais très certainement un peuple, un peuple uni.
Loin d’être un « peuple fabriqué artificiellement », les Ukrainiens considèrent notre nation
comme une des plus anciennes en Europe et en Asie : nos racines se trouvent dans l’ancienne civilisation de Trypillia, qui a posé les fondations de la nation et de la culture ukrainienne il y a plus de 5 000 ans. Beaucoup de pratiques spécifiques de la culture ukrainienne moderne et même des mots datent précisément de cette civilisation (pour en savoir plus : Ukraine: from Tripillya to the Antes [Kiev, 2009] [L’Ukraine : De Tripillya aux Antes] et il a été prouvé2 par l’ADN que la majorité des Ukrainiens sont directement descendants des différents clans de cette civilisation.


[2] L’hypothèse kourgane d’expansion indo-européenne.



Depuis, les humains ayant vécu dans les parties habitées de l’Ukraine moderne ont toujours partagé la même conscience collective (le trait principal de la nation), depuis le Rus’ de Kiev jusqu’à l’État cosaque : à aucune époque depuis (par leur propre volonté, sans tenir compte des occupations étrangères) des entités distinctes formées par des Ukrainiens ne se sont opposées les unes aux autres – quand il y a eu une séparation radicale par deux visions du monde et des cultures opposées parmi les Ukrainiens, il a toujours existé une véritable conscience collective en Ukraine durant ces milliers d’années qui transcendaient même les différentes frontières impériales. Cela montre un peuple ethniquement uni, existant en Ukraine, et non des « peuples réunis par les communistes », comme la propagande du Kremlin le prétend.





[3] Les versions de l’ancien Trident en Ukraine, le symbole de l’État moderne ukrainien.



Bien sûr, je ne veux pas faire croire que les Ukrainiens forment un peuple spécial. Tous les peuples en Europe possèdent une longue histoire et ont leurs propres mythes nationaux. Je tiens simplement à rappeler que les Ukrainiens ne sont en aucun cas un « peuple nouveau créé par les communistes », ni des « Russes polonisés » ; les Ukrainiens sont un peuple unique qui s’est formé sur l’ensemble du territoire de l’Ukraine moderne et a été séparé non par notre propre volonté, mais par la volonté d’empires étrangers.
Cela est également une preuve importante qui montre le rôle considérable de l’Ukraine moderne dans la formation de la race blanche – en grande partie menée par des chercheurs étrangers3.


Mythe 2. Catholiques vs orthodoxes
Ce mythe affirme que l’Ukraine occidentale est catholique et que l’Ukraine orientale est orthodoxe. Ce mythe affirme que l’Ukraine orientale favorise la Russie parce qu’elle est orthodoxe, tandis que l’Ukraine occidentale favorise l’Occident parce qu’il est catholique.
En réalité, la majorité de l’Ukraine occidentale est orthodoxe et les Ukrainiens en tant que peuple sont à près de 90 % orthodoxes. Le catholicisme en Ukraine occidentale existe sous la forme du gréco-catholicsme – qui est la religion de 60 % de trois petites régions (sur un total d’une douzaine de régions) de l’Ukraine occidentale appelée Galicie. Pourtant, les gréco-catholiques ont une identité intrinsèquement orientale, byzantine, cimentée par le fait que cette religion est, en substance, chrétienne orthodoxe et reconnaît le Pape, qui a été renforcée à la suite de nombreuses années de conflit malheureux avec les Polonais catholiques. Le gréco-catholicisme en Ukraine est né au XVIe siècle lorsque les Ukrainiens orthodoxes contrôlés par la Pologne se tournèrent vers le Vatican et lui ont demandé de protéger la culture ukrainienne à l’intérieur de la Pologne. Le Vatican a accepté, à la condition qu’ils reconnaissent le pape. Certains refusèrent, certains acceptèrent. Des conflits internes se produisirent historiquement (par exemple, le roi ukrainien et meneur des Cosaques Petro Sahaydachny, lui-même de Galicie (Ukraine occidentale), reprit aux gréco-catholiques les principaux lieux saints religieux à Kiev), mais ils furent rares et, de toute évidence, étaient des conflits au sein d’une même nation.
En outre, en particulier pendant le XIXe siècle, il y avait, parmi le clergé gréco-catholique ukrainien – pas dans le clergé orthodoxe ukrainien – une tendance appelée moscouphile (pro-Moscou), avec de nombreux prêtres et évêques qui prêtèrent serment d’allégeance à Moscou après un conflit avec la Pologne, et appelèrent tous les Ukrainiens à faire de même. Les orthodoxes ukrainiens avaient moins confiance en Moscou et étaient plus nationalistes, en particulier au début du XXe siècle.
Je peux dire avec confiance que, parmi les Ukrainiens, il n’existe pratiquement aucune tension religieuse. Partout dans le monde et en Ukraine, s’il n’y a pas d’église orthodoxe, un orthodoxe ukrainien ira toujours dans une église gréco-catholique ukrainienne et réciproquement. C’est parce que ces deux religions sont ce que nous appelons le christianisme kyiévien : elles découlent directement du temps où le roi Volodomyr christianisa l’Ukraine et que les Ukrainiens considèrent tous comme « notre ». Un Ukrainien gréco-catholique considère l’église orthodoxe ukrainienne avec plus de confiance que l’Église catholique romaine ;
et un Ukrainien orthodoxe estime l’Église gréco-catholique ukrainienne plus fiable que n’importe quelle autre Église orthodoxe. Les nationalistes ukrainiens, gréco-catholiques et orthodoxes, affirment toujours que, en matière de religion, l’objectif est de rétablir l’unité des deux Églises dans une Église ukrainienne (orthodoxe). L’opposition entre catholiques et orthodoxes n’est donc pas une raison de division en Ukraine.

Mythe 3. Les nationalistes ukrainiens sont des nazis
Ce mythe affirme que les nationalistes ukrainiens sont tous essentiellement des néonazis. Le gouvernement de Kiev est apparemment lui-même fasciste, affirme Russia Today. Ce mythe a gagné du terrain pour plusieurs raisons : principalement à cause des symboles que nous utilisons et en raison de l’histoire.
Tout d’abord, il existe un symbole nationaliste ukrainien qui ressemble de près à la rune du loup. Ce symbole est en fait appelé le symbole Ідея Нації ou symbole de « l’Idée de la Nation ». Il a été réutilisé et ressuscité à l’origine par les nouvelles organisations de droite en Ukraine dans les années 1990. Le seul mouvement qui l’utilise officiellement comme symbole est le mouvement des Patriotes d’Ukraine, mais c’est actuellement le symbole officieux de la nouvelle droite en Ukraine, indépendamment de toute organisation, utilisé de fait par tous et partout. Il combine les lettres
“I” et “N” de l’ancien alphabet cyrillique ukrainien pour symboliser notre lien avec nos ancêtres, avec le “I” qui ressemble à une épée. C’est exactement le même symbole qui a été utilisé à de nombreuses reprises par les dynasties et familles princières ukrainiennes dans l’histoire.




[4] « L’Idée de la Nation », symbole utilisé dans l’histoire.




Pour l’écrasante majorité des nationalistes ukrainiens, c’est notre symbole et n’a rien à voir avec la rune du loup. Nous ne l’utilisons pas parce que nous sommes des néonazis, ou voulons être comme les Allemands. Nous l’utilisons parce que nous le considérons comme nôtre et comme le symbole de notre mouvement, qui transcende toutes les organisations.
Bien sûr, je ne peux pas m’introduire dans l’esprit de ceux qui l’ont ressuscité dans les années 1990, mais l’explication qu’ils ont donnée est celle que je mentionne ci-dessus, comme elle est celle de l’écrasante majorité. Jamais aucun nationaliste ukrainien n’a appelé ce symbole une rune du loup. Il est même utilisé maintenant (malheureusement) par des nationalistes plus libéraux. C’est ainsi que nous nous identifions à notre mouvement en Ukraine ; depuis les jeunes l’utilisant sur les réseaux sociaux comme avatar jusqu’aux professionnels qui s’en servent comme symbole sur leurs livres, nous le considérons comme notre symbole propre qui différencie les patriotes des autres groupes en Ukraine. Je ne perdrai pas de temps en rappelant que ce n’est pas la rune du loup : peut-être que ceux qui l’ont ressuscité à notre époque le considèrent ainsi. Le fait est qu’il n’est pas considéré comme tel par les nationalistes ukrainiens. Il est considéré comme notre propre symbole, uniquement ukrainien et uniquement nationaliste.
Sur la façade de l’hôtel de ville de Kiev pendant les protestations de Maïdan, des images du poète ukrainien Taras Shevchenko et du combattant de l’indépendance Stepan Bandera furent accrochées.




La propagande du Kremlin a plus tard essayé de dire que le portrait d’Hitler avait été installé, photoshoppant l’image et la diffusant par des médiats officiels faisant foi (voir BBC News, « Ukraine : Doctored ‘Kiev Hitler poster’ tweeted in Russia
 » [« Le ‘portrait d’Hitler à Kiev’ trafiqué tweeté en Russie »]).
Bien sûr, des symboles comme la croix celtique sont également largement utilisés par les nationalistes en Ukraine. En fait, avec le drapeau de l’Ukraine, la croix celtique a même flotté au-dessus de certains bâtiments pris par des manifestants à Kiev durant l’hiver 2013. Naturellement, nous ne considérons pas la croix celtique comme nôtre (et d’ailleurs, elle est même appelée la « Celte » en ukrainien) – ni comme un symbole du national-socialisme. Pour nous, c’est tout simplement le symbole de l’unité européenne.
Une autre raison de ce point de vue est peut-être notre sympathie avec le soi-disant « collaborateur nazi », Stepan Bandera. Bien sûr, cela n’aurait pas d’importance pour nous s’il avait collaboré avec le national-socialisme, mais il est étrange pour un collaborateur national-socialiste d’avoir été interné dans un camp de concentration allemand pendant la guerre, comme d’avoir eu plusieurs membres de sa famille exécutés par les nationaux-socialistes. Pour nous, Bandera est le symbole de quelqu’un qui s’est battu pour une Ukraine indépendante : rien de plus, rien de moins.
Au-delà de Bandera, il y a la division SS Galicie – un mouvement nationaliste ukrainien allié avec l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale (pas seulement allié pour la propagande soviétique, comme dans le cas de Bandera). Bien sûr, nous les admirons aussi – mais également parce qu’ils se sont battus pour les droits des Ukrainiens. En ce sens, la SS Galicie ressemble beaucoup plus aux mouvements similaires dans les pays baltes ou en Croatie réellement alliés avec l’Allemagne national-socialiste qu’au mouvement de Stepan Bandera qui a combattu contre les nationaux-socialistes autant que contre l’URSS. Il existe de nombreuses chansons populaires à la fois sur le mouvement nationaliste de Bandera et sur la SS Galicie.
Ce qui pourrait surprendre beaucoup de lecteurs, c’est que des Ukrainiens ayant combattu dans l’Armée rouge sont également considérés par la plupart des gens comme des héros nationalistes ukrainiens. Nous distinguons l’Armée rouge, où la plupart des gens ont été forcés de combattre, de la police secrète comme le NKVD, où les gens sont allés de leur propre volonté. Ceux-là, bien sûr, sont des ennemis absolus. Les grands-pères de nombreux nationalistes ont combattu dans l’Armée rouge, et personne ne considère cela comme un fait qu’il faut être effrayé de mentionner. La majorité des anciens combattants de ces armées se serrent maintenant la main et tous sont heureux que leur rêve d’une Ukraine indépendante soit enfin devenu réalité. Le fait que trois armées distinctes existaient pour un même peuple est un petit exemple de la grande tragédie qui a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale – une guerre entre frères.
Pour résumer, alors que les Ukrainiens sont loin d’être des « antifascistes », l’opinion de la plupart des nationalistes ukrainiens, c’est que l’Allemagne a malheureusement perdu la guerre à cause de son propre chauvinisme ethnique. Si elle avait reconnu l’État ukrainien en 1941, elle aurait obtenu d’immenses ressources et main-d’œuvre qui pourraient avoir fait basculer l’équilibre de la guerre. Mais elle ne l’a pas fait et a jeté les dirigeants de cet État en prison. Cela a finalement retourné la plupart des habitants contre elle. Les nationalistes ukrainiens ne sont pas nationaux-socialistes ou néonazis.


[5] Différents exemples du symbole de l’idée de la nation utilisés aujourd’hui.


[6] Le symbole de l’Idée de la nation à Maïdan, appelé par erreur Rune du loup. Notez les nombreuses icônes orthodoxes à l’arrière-plan.



Mythe 4. L’Ukraine divisée
Ce mythe affirme qu’il existe une sorte de fracture profonde et éternelle en Ukraine, une division si profonde qu’elle a causé la « guerre civile ». Ce clivage se situe entre l’Ouest et l’Est de l’Ukraine est par le fait que l’Ukraine occidentale serait « ukrainien », tandis que l’Est de l’Ukraine serait « russe ».
En fait, chaque parcelle de terre en Ukraine moderne est ethniquement ukrainienne et appartient à l’Ukraine. C’est une terre où la nation ukrainienne s’est historiquement formée et une terre où une conscience nationale unie existait, transcendant même parfois les frontières.
Je ne vais pas entrer dans les détails historiques, sauf pour dire que, après avoir perdu un État au XIIIe siècle face aux Mongols, les Ukrainiens n’en ont pas retrouvé de nouveau jusqu’au XXe siècle.
(Pour un bon aperçu de l’histoire de base, je recommande l’article d’Émile Durand à Countercurrents
, [« White Nationalist Delusions about Russia »4, « Désillusion des nationalistes blancs à propos de la Russie »] car il différencie la Russie kievienne [qui était l’État ukrainien originel et peut-être biélorusse qui plus tard a aidé à former la Russie] et le Grand-Duché de Moscou, qui était l’État russe originel. Il s’agissait de deux entités politiques distinctes.)
Lorsque l’Ukraine a été envahie par les Mongols au XIIIe siècle, différentes principautés sont tombées au fur et à mesure, et l’Ukraine unie, intégrant à la fois les parties occidentale et orientale qui étaient gouvernées par Kiev avant cette invasion, n’a plus existé jusqu’au début du XXe siècle.
L’invasion mongole fut la première d’une longue série d’occupation par les puissances étrangères. Pourtant, malgré cela, à la fois dans l’Est et l’Ouest de l’Ukraine, des entités politiques ukrainiennes existaient sur chaque parcelle de terre de ce qui est actuellement l’Ukraine. Que ce soit sous la forme d’une plus grande autonomie au sein de l’empire (comme à l’intérieur de la Pologne ou de la Rzeczpospolita5) en Ukraine occidentale, ou avec l’organisation d’éphémères États indépendants et/ou autonomes dans le centre et l’est de l’Ukraine, il y a un ensemble de preuves qui montre que les dirigeants de ces états/régimes autonomes se considéraient chefs d’un peuple particulier, comme les citoyens ordinaires. Ils parlaient la même langue, avaient les mêmes héros, professaient la même religion, portaient les mêmes vêtements traditionnels et possédaient les mêmes traditions. Encore une fois, comme mentionné plus haut : les Ukrainiens ressemblaient historiquement le plus aux Kurdes aujourd’hui.
Comme mentionné ci-dessus, les prédécesseurs de l’Ukraine moderne peuvent être considérés avec trois États distincts : la République populaire ukrainienne de 1918 (couvrant une partie de l’Ukraine occidentale actuelle, de l’Ukraine centrale actuelle, de l’Ukraine orientale actuelle, ainsi que des terres qui se situent actuellement en Russie), la République populaire ukrainienne occidentale (couvrant la majorité de l’Ukraine occidentale actuelle) et l’Ukraine carpathique (couvrant le reste de l’Ukraine occidentale moderne).
Il est assez clair que la République populaire d’Ukraine, même en 1918, était aussi pro-ukrainienne que toutes les entités politiques qui ont un jour existé dans l’histoire de l’Ukraine. Toute l’Ukraine orientale actuelle, aussi bien que des terres actuellement situées en Russie, était dans cet État, et à l’intérieur de l’État existait une identité nettement ukrainienne. Après des siècles passés dans l’Empire russe, il était évident que cette région de l’Ukraine moderne ne s’est jamais considérée elle-même que comme ukrainienne.
La seule raison pour laquelle la République populaire d’Ukraine et la République populaire d’Ukraine occidentale ne se sont pas réunifiées est que la République populaire d’Ukraine occidentale ne vécut que peu de temps et n’obtint pas la reconnaissance internationale que la République populaire d’Ukraine recueillit. Pourtant, après la chute de la République populaire d’Ukraine occidentale, les unités de l’État en matière de sécurité furent immédiatement transférées en République populaire d’Ukraine et, aux côtés des unités ukrainiennes de l’armée de l’ex-Empire russe, y formèrent une armée nationale. Sans aucun conflit que ce fut.
Encore une fois, c’est quelque chose d’incroyable : des hommes venus de différents empires, qui avaient vécu dans différents pays durant des centaines d’années, s’entendirent immédiatement les uns avec les autres et formèrent une armée. Les Kurdes d’Europe.
Par ailleurs, un fait intéressant est que l’Ukraine de l’Est était à l’époque originellement farouchement anti-Moscou – elle proposa de se rapprocher de la Pologne comme meilleure solution pour une Ukraine indépendante, tandis que l’Ukraine occidentale était à l’origine farouchement anti-polonaise, et voulait se rapprocher de Moscou.
Alors, que s’est-il passé exactement ?
Pourquoi l’Ukraine orientale était-elle alors le cœur du nationalisme ukrainien, et pourquoi ne l’est-elle plus maintenant ? Pourquoi était-elle le siège des intellectuels ukrainiens qui décidèrent comment libérer l’Ukraine occidentale et créer – enfin – une Ukraine unie, et cela est-il bien différent aujourd’hui ? Comment le cœur de l’identité ukrainienne dans les années 1920 est-il devenu le cœur des séparatistes anti-ukrainiens en 2014 ?
La réalité politiquement incorrecte est que la division de l’Ukraine moderne est en grande partie le résultat de l’Holodomor, la famine organisée des années 1932-1933. Ce génocide a spécifiquement visé les Ukrainiens et la présence culturelle ukrainienne dans cette partie de l’Ukraine, qui était alors incorporée à l’Union soviétique ; l’Ukraine orientale, aussi bien que les zones où vivaient nombre d’Ukrainiens et qui sont aujourd’hui intégrées à la Russie, comme la région du Kouban. Il n’y a pas de division entre les Ukrainiens. Il y a des divisions entre les Ukrainiens et les descendants de ceux que le gouvernement soviétique a importés en Ukraine orientale pour remplacer les Ukrainiens assassinés. Nous sommes tous bien conscients que la famine elle-même n’a pas été commise par les Russes. Pourtant, la population ukrainienne de la région a été largement remplacée par des Russes.
Oui, il y a d’autres différences : un côté de l’Ukraine a été historiquement plus influencé par la Pologne, et l’autre par la Russie ; d’un côté, on trouve plus de catholiques que de l’autre. Mais il ne s’agit que de différences mineures, qui n’ont jamais empêché les Ukrainiens, à l’Est comme à l’Ouest de l’Ukraine, à travers l’histoire, de se considérer mutuellement comme un peuple uni. En outre, de telles différences existent dans tous les pays. La division de l’Ukraine actuelle est le résultat direct de l’Holodomor et la répression politique de masse contre l’identité ukrainienne qui a suivi, créant une Ukraine orientale, centre du nationalisme ukrainien, une région vidée et sans identité.
Les principaux penseurs modernes du nationalisme ukrainien à travers l’histoire ne sont pas d’Ukraine occidentale (comme Russia Today ou Alexandre Douguine pourraient le prétendre), mais de l’est de l’Ukraine : tous, depuis Dmytro Dontsov (le grand penseur traditionaliste ukrainien et théoricien du nationalisme intégral, qui travailla activement avec Stepan Bandera), à Mykola Mikhnovsky, Mykola Stsiborsky, Taras Shevchenko et d’autres… Tous ces intellectuels avaient la vision d’une Ukraine unie, indépendante, et n’avaient aucune sympathie pour Moscou, qu’ils considéraient comme un oppresseur.
Le référendum sur l’indépendance, dans lequel chaque zone de l’Ukraine actuelle a voté pour décider si elle voulait faire partie de la future Ukraine, indépendante, s’est déroulé en 1991. Les résultats peuvent être vus ci-dessous. Inutile de dire que l’écrasante majorité de la population, dans toutes les régions du pays, ont voté pour faire partie d’une Ukraine indépendante. En général, le soutien à l’unité et l’indépendance ukrainiennes a été entre 95 % en Ukraine occidentale à 90 % en Ukraine orientale. Il est également intéressant de noter que l’opposition au vote a été plus forte dans les zones comptant le plus grand nombre de Russes ethniques. En effet, seule la Crimée, qui est la seule région de l’Ukraine où la majorité de la population est ethniquement russe (en grande partie en raison de l’Union soviétique) les résultats furent proches, avec 56 % de oui, 41 % de non, le reste s’abstenant ou votant nul.



[7] Les pourcentages du « oui » au référendum 1991.


[8] Les pourcentages du « non » au référendum 1991.



L’Ukraine est un pays complètement homogène. En 2001, les Ukrainiens ethniques composent près de 80 % du pays. Ils ne forment pas seulement la grande majorité dans l’ensemble de l’Ukraine occidentale, mais aussi dans Ukraine orientale. Ainsi, les articles de presse dépeignant l’est de l’Ukraine comme « peuplée de Russes » sont complètement mensongers. Les Ukrainiens constituent la grande majorité de la population, même s’il existe une minorité russophone. Les Russes sont environ 17 % de la population de l’Ukraine, et environ 15 % à 30 % de l’Ukraine orientale, en fonction de la région, les autres étant des Ukrainiens ethniques.
En dépit de l’Holodomor, l’est de l’Ukraine reste résolument pro-ukrainien. Une petite anecdote, qui me semble assez parlante : ceux qui parlent d’une Ukraine divisée devraient simplement regarder les matchs de l’équipe de football ukrainien dans n’importe quelle ville d’Ukraine et observer comment les gens célèbrent une victoire. Quelle que soit la ville, le soutien est très fort, où que se situe le match. Dans le cas de pays réellement divisés – comme en ex-Yougoslavie – je n’imagine pas la Croatie jouer à Belgrade et étant soutenu ou des supporteurs chantant l’hymne serbe à Zagreb. Pourtant, l’équipe nationale ukrainienne peut jouer n’importe où dans l’est de l’Ukraine et recevoir un soutien incroyable, comme ce fut le cas durant l’Euro 2012. C’est mineur, répétons-le.
Même aujourd’hui, et malgré tout de cette histoire, il n’existe guère de la fracture entre l’est et l’ouest de l’Ukraine. L’est de l’Ukraine est aujourd’hui largement russophone. Ceci est le résultat de l’Holodomor et des violentes campagnes de russification menées par l’URSS qui ont suivi. Pourtant, la grande majorité des Ukrainiens de l’est considèrent l’ukrainien comme leur langue maternelle. Tout le monde en Ukraine orientale parle l’ukrainien couramment, et, dans une génération, la majorité parlera ukrainien dans la vie de tous les jours. Il y a actuellement une renaissance et un réveil de l’identité ukrainienne également à l’œuvre dans l’est de l’Ukraine, la grande majorité des habitants reprenant ce qui leur revient de droit. C’est ce qui arrivera et c’est évidemment quelque chose qu’une minorité agressive de la population – en grande partie les descendants de ceux qui furent amenés en Ukraine après l’Holodomor – rejette.
Pour résumer, les Ukrainiens sont, donc, une véritable nationalité avec une longue histoire. Bien que les Ukrainiens soient très loin d’être antifascistes, l’Ukrainien moyen se voit comme un nationaliste ukrainien, pas comme un national-socialiste. Il n’y a pas de division géographique ou religieuse des Ukrainiens. Il y a une fracture entre ceux qui, à l’intérieur de l’Ukraine, reconnaissent l’Ukraine et ceux qui détestent l’Ukraine, comme en Occident les anti-Blancs.



II. Maïdan et Ianoukovitch
En février 2010, Viktor Ianoukovitch est devenu le président de l’Ukraine, après avoir battu Ioulia Timochenko au second tour des élections. (En Ukraine, si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix au premier tour, les deux dirigeants s’affrontent dans un second tour en tête-à-tête). Ianoukovitch a obtenu 48 % des voix, contre 45 % pour Mme Timochenko.


Les relations étroites entre Timochenko et Vladimir Poutine sont bien connues en Ukraine. En fait, l’emprisonnement de Timochenko – qui a été l’une des rares actions du régime de Ianoukovitch que la grande majorité des Ukrainiens, et surtout les nationalistes ukrainiens, ont soutenu – n’était pas seulement farouchement dénoncé par l’Occident, mais aussi par la Russie. C’est essentiellement Timochenko qui a vendu, alors qu’elle était première ministre, l’Ukraine à la Russie avec des contrats gaziers accompagnés d’une grande corruption – ce qui fut l’une des raisons pour lesquelles elle a été envoyée en prison. C’est à cause de ces contrats que les nationalistes ont exhorté à voter contre les deux candidats aux élections de 2010.
Dans l’ensemble, les oligarques les plus influents en Ukraine ont soutenu Ianoukovitch – c’est souvent le facteur décisif dans les élections ukrainiennes. Il est à noter également que, en effet, l’Ukraine orientale a donné à Viktor Ianoukovitch une majorité absolue, alors que Timochenko a obtenu le soutien d’une vaste majorité en Ukraine occidentale (bien qu’elle soit elle-même une russophone d’Ukraine orientale). Ceci est largement dû non à des oppositions en Ukraine, mais à des batailles internes entre oligarques, qui contrôlent en grande partie les médiats et les entreprises dans leurs régions respectives. Dans les deux régions, les oligarques ne sont généralement ni Ukrainiens ethniques, ni Russes ethniques, et changent souvent de côté, mais c’est un autre sujet pour un autre jour.
En effet, les plus importantes questions internes à propos desquelles les médiats occidentaux et russes prétendent qu’elles « divisent » l’Ukraine, nous constatons une forte unité nationale.
Par exemple, concernant la décision de faire du russe une deuxième langue d’État, seulement 4 % de la population considère qu’il s’agit d’un problème important, et seulement 28 % ont soutenu l’initiative. Sur les 28 % qui ont soutenu l’initiative, encore une fois, nous remarquons une division sur des bases ethniques, avec une grande majorité des Russes ethniques soutenant l’initiative, et une grande majorité d’Ukrainiens s’y opposant.
Faire du russe une deuxième langue d’État était, en effet, l’une des promesses électorales de Victor Ianoukovitch. Il convient de mentionner, cependant, que ce n’était que l’une de ses nombreuses promesses ; et en aucun cas ce soutien pour cette initiative n’indique un soutien global, pas plus que le soutien de François Hollande par les musulmans en France n’indique un soutien de leur part à sa politique antifamille et prohomosexuelle. En fin de compte, la loi adoptée par le Parlement sous Ianoukovitch a été défendue plus fortement par les communistes : donner un prétendu « statut régional » pour toutes les langues dans toutes les régions où au moins 10 % de la population ne parle pas ukrainien comme langue maternelle. Cela concernant non seulement le russe, mais aussi le hongrois, le roumain, et dans certains cas, peut-être même l’anglais. Il est évident que l’objectif d’une telle loi était d’inverser les tendances de re-ukrainisation à l’œuvre dans toute l’Ukraine et de promouvoir le multiculturalisme. C’est la révocation immédiate de cette loi après la chute du gouvernement Ianoukovitch qui a conduit la Fédération de Russie à parler de « l’oppression des Russes en Ukraine », en dépit du fait que la Russie n’a jamais rien fait de semblable pour l’une de ses minorités nationales qui, à la différence des Russes en Ukraine, n’ont pas de patrie en dehors de la Russie.
La période Ianoukovitch a été une ère de corruption politique intense dans laquelle les membres de sa famille ont détourné illégalement des milliards de dollars. Les gens ordinaires ont été terrorisés par la « famille » (désignant Ianoukovitch et ses proches collaborateurs avec leur mafia) pendant quatre ans dans toutes les régions de l’Ukraine. Cette période a été également celle de la liquidation complète de l’Ukraine – principalement à l’Ouest. Après avoir vu une grande amélioration au cours de la présidence de Leonid Koutchma (du milieu des années 1990 à 2005) et la stagnation au cours de la présidence de Viktor Iouchtchenko (2005-2010), les conditions de vie ont commencé à baisser. En 2014, le soutien à Ianoukovitch a diminué à mesure que la grande majorité de la population en avait assez.
Comparer Ianoukovitch à Assad ou Milosevic est tout à fait inapproprié – à commencer par le fait que Ianoukovitch était en grande partie pro-occidental et n’a rien fait pour protéger sa propre population. C’est son régime qui a permis à Israël de kidnapper l’ingénieur du Hamas et grande figure politique Dirar Abu Sisi6, qui avait trouvé refuge en Ukraine, et le ramener en Israël. C’est Ianoukovitch qui, pour un prix dérisoire, a donné à l’Amérique tout l’uranium enrichi de l’Ukraine et a poursuivi la destruction de ce qui restait de l’armée, autrefois puissante, de l’Ukraine. C’est le régime de Ianoukovitch qui a permis la première ‘gay pride’ soutenue par le gouvernement en Ukraine, qui a eu lieu dans le plus grand secret grâce à une sécurité maximale, mais a été couverte, défendue et promue ensuite par tous les médiats d’État et les médiats fidèles à son clan (qui, contrairement à la population, savait où et quand cela se passait). C’est Ianoukovitch et son gouvernement qui ont le plus fortement fait pression pour vendre l’Ukraine à des sociétés américaines et ont vu les terres ukrainiennes et la nature détruites par la fracturation pour la recherche de gaz de schiste. Ce sont des politologues américains que Ianoukovitch a embauchés pour l’aider à gagner la présidence et ce sont des lobbyistes américains qui ont travaillé pour lui à Washington. Ce sont quelques-uns des nombreux exemples.
D’ailleurs, en ce qui concerne la fracturation et le gaz de schiste, la Russie s’oppose avec véhémence à la propagation du gaz de schiste comme étant une menace directe pour Gazprom. Ianoukovitch, son clan, et la quasi-totalité des médiats progouvernementaux en Ukraine ont constamment montré ceux qui osait s’opposer à la recherche de gaz de schiste en Ukraine comme des gens qui étaient payés et embauchés par Gazprom. Cependant, la fracturation et la recherche de gaz de schiste en Ukraine
ont également été farouchement dénoncées par les nationalistes ukrainiens.
Le système a répondu en traitant les nationalistes ukrainiens d’agents russes. Aux côtés des nationalistes, qui ont été le plus fermement opposés à cela, l’opposition aussi s’est montrée défavorable.
En ce qui concerne le premier défilé de la ‘gay pride’, c’est l’unité des Berkut de la police nationale – la même unité que les manifestants ont affronté durant les manifestations à Maïdan – qui a battu sans pitié tous les contre-manifestants, en particulier les nationalistes, mais aussi beaucoup de chrétiens plus âgés, qui avaient découvert où le défilé allait avoir lieu. Quand on comprend cela, la raison pour laquelle beaucoup de nationalistes ukrainiens considèrent ces « nationalistes » et «traditionalistes » occidentaux qui chantent des odes aux Berkut (on peut trouver de tels groupes sur Facebook) comme étant rien moins que schizophrènes devient claire.
Il n’y avait aucune raison logique pour que l’Occident s’oppose, même légèrement, à Ianoukovitch. Il était le chef le plus fidèle à l’Ouest que l’Ukraine avait eu. Il était plus pro-occidental que de nombreux dirigeants de pays à l’intérieur de l’UE.
Les protestations à Maïdan ont commencé à la mi-novembre 2013, après que le gouvernement Ianoukovitch eut refusé de signer un accord d’association avec l’UE lors d’un sommet spécial.
Il y a quelques années, personne ne se souciait que l’Ukraine signe un accord d’association avec l’UE. L’accord était largement ignoré par la grande majorité de la population. On ne savait rien à ce sujet. Il convient également de noter qu’il ne s’agit pas d’une adhésion ; le même genre d’accord a été signé avec la Syrie, l’Arabie saoudite, Israël et d’autres pays non européens.
Cela a changé à peu près un an après que Ianoukovitch soit devenu président, lorsque les médiats et Ianoukovitch ont commencé à promouvoir l’entente comme la solution à tous les problèmes de l’Ukraine. Quiconque s’y opposait ou même à une partie de celui-ci était contre l’Ukraine, selon ses partisans. Incidemment, c’est le gouvernement Ianoukovitch qui, le premier, sous le prétexte de l’accord, a essayé d’intégrer la propagande homosexuelle dans les lois de l’Ukraine, l’interdiction de la « discrimination contre les homosexuels », comme la promotion de nombreuses autres initiatives anti-famille. Cela a été vivement contesté par les nationalistes, et dénoncé, prudemment, par l’opposition. Selon la propagande répandue par les médiats en Ukraine, les nationalistes et l’opposition s’opposaient à ces initiatives parce qu’ils étaient contre le progrès de l’Ukraine et contre la signature de ce « saint » accord. Heureusement, cette initiative a finalement été vaincue après une large protestation.
Inutile de dire que, grâce à Ianoukovitch et ses efforts, dans toutes les régions du pays, le soutien à l’accord a progressé. Il est donc logique que, lorsque Ianoukovitch a soudainement décidé de ne pas signer l’accord, sans aucun avertissement, il y eut des déceptions. (Remarque : il a été découvert plus tard que l’accord n’a pas été signé en raison de conditions extrêmement défavorables pour certaines industries ukrainiennes. Le gouvernement arrivé au pouvoir après Ianoukovitch a également refusé de signer le même accord jusqu’à ce que ces conditions aient été modifiées).
Cette déception, cependant, était loin d’être suffisante pour provoquer des troubles sociaux massifs. Quand l’information sur la non-signature de l’accord a été largement connue, rien ne s’est passé, dans aucune région du pays. Beaucoup avaient pu être déçus, mais personne ne s’en souciait vraiment.
La seule manifestation a réuni peut-être quelques dizaines de personnes, ou tout au plus une centaine, dans le centre de Kiev à Maïdan. De telles manifestations ont lieu en Ukraine chaque jour. La manifestation n’a pas été couverte par les médiats et personne n’y a prêté réellement.
Plus exactement, personne n’y a prêté beaucoup d’attention jusqu’à ce que, pour des raisons inconnues, la police a utilisé une force excessive pour disperser les manifestants. Répression illogique. Les manifestants se seraient dispersés tranquillement en une heure ou deux, sans que personne ne sache jamais que la chose eût lieu. La nuit suivante, plus de gens sont allés protester, mais cette fois contre la police. Au cours de cette manifestation, il y avait plus de caméras présentes. Une force extrême a été de nouveau utilisée, sans aucune raison, apparemment. (Remarque : il a été découvert plus tard que c’était en raison de luttes internes dans le clan de Viktor Ianoukovitch : l’évacuation a été ordonnée par une personne proche de Ianoukovitch nommé Sergei Lyovochkin, lors d’une tentative de forcer le ministre de l’Intérieur à la retraite.) En tout cas, les nouvelles et les vidéos de jeunes étudiants et anciens retraités brutalement battus ont été publiées.
Ce fut la goutte d’eau. Le Maïdan a officiellement commencé et l’opposition de masse au gouvernement Ianoukovitch a finalement atteint son point d’ébullition.
Ainsi, le Maïdan n’a pas commencé comme une protestation pro-UE, comme le prétendent les médiats russes et occidentaux, mais par une protestation contre le gouvernement et la police.
En prenant un peu de recul, il est important de comprendre exactement ce que cela signifie d’être pro-russe ou pro-UE en Ukraine, comme cela est très mal compris de l’extérieur du pays.
En ce qui concerne l’UE, il est important de comprendre qu’être pro-UE en Ukraine a un sens complètement différent de ce que cela représente à l’Ouest. En Ukraine, il n’y a pas de politiciens libéraux au sens occidental du terme. Parmi la population moyenne, être pro-UE n’a absolument aucune connotation idéologique. Je connais personnellement des gens qui répandent les Protocoles des Sages de Sion et se considèrent comme les traditionalistes, mais soutiennent l’UE, et les gens très libéraux qui s’opposent avec véhémence à l’UE. L’UE en Ukraine est considérée uniquement en termes économiques. Ceux qui soutiennent l’Union européenne la soutiennent parce qu’ils pensent qu’elle va immédiatement mettre fin à la corruption en Ukraine, permettre l’amélioration des routes, l’augmentation des salaires, et, en général tout simplement rendre la vie meilleure.
J’insiste sur le fait qu’en Ukraine, en matière d’idéologie, le soutien à l’UE signifie moins que rien. Il ne s’agit que d’un sujet économique et des conditions de vie. Beaucoup pensent que l’adhésion à l’UE va en effet mettre fin à la corruption en Ukraine et obtenir de meilleures conditions de vie. Ils ne voient pas l’Union européenne comme favorisant une immigration non blanche et la fin d’un fort sentiment d’identité nationale.
Être prorusse en Ukraine n’a pas non plus beaucoup de connotations idéologiques. Dans le sens direct du mot, habituellement, seuls les Russes ethniques, ainsi que les personnes âgées qui ont vécu toute leur vie dans l’Union soviétique, sont prorusses. Il faut comprendre que, contrairement à ce qui est parfois affirmé à l’Ouest (probablement pour simplifier une réalité complexe), des politiciens comme M. Ianoukovitch n’ont pas fait campagne sur une plate-forme prorusse, et son parti ne défend pas une plate-forme prorusse. Au contraire, certains éléments ont été ajoutés (comme l’appui à la langue russe) pour obtenir le soutien de ce segment de la société. Ceci était tout à fait efficace. En général, les forces prorusses en Ukraine voient les nationalistes ukrainiens comme leur principal ennemi – pas les Américains, ni qui que ce soit à l’Ouest. Cela devient évident quand on regarde le comportement de ce groupe, comme décrit en détail ci-dessous.
Il convient également de mentionner qu’être prorusse et pro-UE en Ukraine est loin d’être mutuellement exclusif. Bien au contraire : les lois linguistiques régionales, décrites ci-dessus et soutenues par des politiciens prorusses du parti communiste – lois qui ont une intonation clairement antiukrainienne – ont été justifiées comme étant bonne, car « cela fonctionne comme ça dans l’Union européenne », où règne le multiculturalisme.
Dans l’ensemble, les véritables partisans pro-UE en Ukraine – ce qui désigne les gens qui veulent vraiment adhérer à l’UE, sont prêts à discuter pour savoir exactement pourquoi (à part sous forme de simples « avoir de meilleures routes », etc.) – représentent, peut-être, environ 15 % de la population, et le même pourcentage de personnes peuvent être considérées comme étant prorusses. La grande majorité de la population est pro-Ukraine, et soutient tel ou tel parti politique non par rapport à leur position en politique étrangère, mais pour ce que ce parti va faire pour les salaires, les impôts, etc.
Pour revenir à Maïdan, il y avait, bien sûr, de nombreuses factions différentes présentes. Pour être plus exact, il y eut de nombreuses factions différentes soutenant le Maïdan. Ianoukovitch et ses oligarques étaient considérés comme antiukrainiens – des personnes qui ont vendu le pays et ont attaqué les valeurs fondamentales du pays également. Différentes forces s’opposaient à cela.
En Ukraine, les seuls groupes capables de rassembler facilement des milliers de personnes pour des manifestations sont nationalistes. La plupart des mouvements libéraux en Ukraine n’existent que par les subventions étrangères et ne sont pas capables d’organiser des protestations ; la plupart des mouvements russes n’existent que sur papier. Dès le début, les nationalistes ont décidé de soutenir sans réserve les manifestations contre Ianoukovitch. En fait, concernant les captures des bâtiments gouvernementaux et les combats contre la police, les nationalistes ont été clairement en pointe. Dès le début, cela a donné à Maïdan une couleur très nationaliste et traditionaliste.
Les nationalistes ont distribué de nombreuses brochures et prononcé de nombreux discours. Ils ont atteint un public qu’ils ne pouvaient pas même imaginer avoir auparavant. Beaucoup de nationalistes occidentaux, tels que Lauren Ozon7 de France et John Morgan de Arktos Publishing, ont également pris la parole et ont été chaleureusement accueillis par les manifestants.
Dans le même temps, les agents occidentaux en Ukraine ont vu ces manifestations comme une excellente occasion de promouvoir l’intégration à l’UE et l’UE en général. Ils ont tout essayé pour transformer la haine simple de l’Ukrainien moyen en amour pour l’Ouest et l’UE. Ils avaient les médiats derrière eux, et pratiquement toutes les ressources en langue étrangère sur les manifestations étaient éditées par eux. Malgré leurs efforts colossaux, les nationalistes réussirent encore à donner à la protestation une tonalité complètement ukrainocentrique.
Toute personne qui parle d’une importante aide occidentale dans l’organisation des manifestations vit tout simplement dans un monde imaginaire. Le Maïdan a été l’un des meilleurs exemples d’auto-organisation de la population dans l’histoire ukrainienne. Qu’il s’agisse des chauffeurs d’autobus transportant gratuitement des gens depuis les provinces, des dirigeants de sociétés de taille moyenne donnant de l’argent pour maintenir le fonctionnement de la scène, des restaurants offrant des repas gratuits pour les manifestants, l’ensemble des manifestations était complètement organisé par la population. En grande partie avec l’aide des nationalistes, il y avait des structures de commandement verticales pour maintenir l’ordre. Des uniformes spéciaux étaient distribués en fonction de la situation, que ce soit sur la place centrale ou à l’intérieur des bâtiments. Les manifestants étaient des gens ordinaires ; par exemple, un grand nombre étaient des étudiants connus pour être les chefs des mouvements nationalistes de jeunesse.
Il convient également de mentionner que, bien que les protestations eussent été centrées à Kiev, il y avait une certaine agitation à la fois à l’Est et à l’Ouest contre le gouvernement. Cependant, la grande majorité des gens estimait beaucoup plus utile d’être transporté par autobus à Kiev que de protester en province. Les manifestants venaient de partout dans le pays ; il suffit de regarder l’origine des manifestants tués pour le confirmer. Ce n’était pas un côté du pays contre l’autre, mais les Ukrainiens de l’Est et de l’Ouest contre le gouvernement.
L’atmosphère sur le Maïdan n’en était pas moins populaire.
Il suffit d’avoir été sur le Maïdan pour comprendre cela. Loin de ce qui pourrait avoir été montré par la télévision occidentale ou russe, au début et à la fin de chaque journée, les prêtres orthodoxes étaient sur scène et récitaient des prières, répétées par la foule ; des musiques et des films patriotiques étaient diffusés en boucle  ; la foule scandait des slogans nationalistes après pratiquement chaque discours – un cri loin de correspondre à l’antinationalisme promu par l’UE. Certes, des slogans tels que « l’Ukraine est l’Europe » étaient également présents, mais pour beaucoup ils avaient, eux aussi, des nuances patriotiques et étaient compris non dans un sens libéraliste, mais comme faisant partie de l’Europe, pas de l’URSS.
Bien sûr, on pourrait dire que cela ne signifie rien, parce que ce ne sont pas des prêtres nationalistes orthodoxes qui sont arrivés au pouvoir. Pourtant, cela a changé la population inconsciemment, cela a diffusé la compréhension non pas politique, mais ethnique de la nation ; cela a même incité les libéraux à prétendre qu’ils aimaient l’Ukraine et qu’ils voulaient construire l’Ukraine pour les Ukrainiens. Le Maïdan a été une explosion de la conscience civile qui unissait le patriotisme ukrainien avec des demandes pour la justice économique et sociale.
Beaucoup de nationalistes occidentaux ont vivement critiqué le Maïdan en raison du fait que le néocon belliciste John McCain a parlé aux manifestants. Cela était la preuve flagrante, selon certains, que tout cela était une grande conspiration occidentale. Je dois dire que, même pour moi, cela fut très désagréable de le voir sur le Maïdan. Malheureusement, la néocon notoire Victoria Nuland est également venue pour un jour ou deux.
Pourtant, la moyenne des gens protestaient contre un gouvernement corrompu contrôlé par la mafia et favorisant complètement les politiques anti-chrétiennes et anti-nationales chez nous – un gouvernement qui a vendu le pays aux sociétés et aux oligarques internationaux. Les gens manifestaient pour une vie meilleure et un avenir meilleur. Toute personne qui venait était soutenue par les manifestants – et croyez-moi, il n’y avait pas de limites. En fait, la scène sur le Maïdan était ouverte à quiconque voulait parler et ainsi des milliers de gens ont parlé.
Alors pourquoi McCain est-il venu et pourquoi a-t-il été bien reçu ? Je voudrais modifier un peu la question. Je voudrais demander pourquoi il n’y au que John McCain assez intelligent pour venir soutenir le peuple ? Où était Marine Le Pen ? Où était Nick Griffin ? Pourquoi ne sont-ils pas venus ? Pourquoi aucun dissident occidental influent, dont beaucoup ont critiqué le Maïdan, pour dire aux gens sur le Maïdan ce qu’ils pensaient ? Même David Duke aurait pu venir et aurait été bien reçu. Je le répète : pour l’ukrainien moyen, leur présence aurait été vue non pas d’un point de vue idéologique, mais comme un soutien véritable à un peuple opprimé se défendant contre un gouvernement tyrannique – des personnes risquant tout. Pour être tout à fait honnête, un membre du gouvernement russe aurait pu très bien venir parler aux manifestants et aurait été bien reçu. En fait, lorsque l’on prend en compte combien Ianoukovitch s’est opposé à Gazprom, je ne sais pas très bien pourquoi ils ne l’ont pas fait. Ils auraient massivement amélioré l’opinion qu’ont les Ukrainiens de la Russie.
McCain est probablement venu à cause de l’intelligence que l’establishment américain possède malheureusement. L’établissement américain savait qu’en envoyant quelqu’un de très connu pour soutenir un peuple opprimé, ils pourraient immédiatement influencer l’opinion publique en Amérique. Et c’est ce qui s’est passé.

Bien qu’à l’origine les gens considéraient la visite de McCain et autres comme une manifestation de soutien, entre janvier et février le soutien pour tout ce qui est occidental, y compris l’OTAN et l’UE, s’est complètement effondré en Ukraine. Pour quelqu’un d’aussi anti-OTAN et anti-UE que moi, c’était comme dans un rêve, mais dans des circonstances horribles. Les gens ne comprenaient pas pourquoi la réaction de l’Occident était si faible.
De nombreux sites anti-UE et des sites patriotiques antioccidentaux s’agitèrent, et les citoyens lambda se moquaient des dirigeants politiques occidentaux, de Barack Obama à José Manuel Baroso de tout leur cœur. C’était presque surréaliste que même la plupart des médiats ukrainiens auparavant libéraux rejoignaient le mouvement. Un rêve devenu réalité !

Imaginez par vous-mêmes ce qui se passerait si, dans le centre de Damas, 500 000 personnes protestaient contre le gouvernement et que le gouvernement répondait par des tirs comme sur des chiens ?




[9] L’unité Berkut, qui, quelques mois plus tôt, frappait les nationalistes et les chrétiens et défendaient les homosexuels, tiraient cette fois sur les manifestants.



Bien sûr, il y aurait immédiatement des sanctions paralysantes et la communauté internationale appellerait à l’unisson le gouvernement à démissionner. La réaction envers le gouvernement ukrainien a été tout le contraire. Non seulement il n’y a eu aucune réelle sanction imposée, et, même s’il y eut des appels à des concessions politiques, personne n’appela Ianoukovitch à démissionner, et de nombreux responsables occidentaux rappelèrent que Ianoukovitch était le président légitime de l’Ukraine et affirmèrent qu’il était celui qui devait conduire l’Ukraine pendant la crise. Pourquoi tant de gouvernements occidentaux voient Bachar al-Assad comme un président illégitime de la Syrie, comme un criminel qui doit être renversé, mais n’était-ce pas le cas avec Ianoukovitch ? Quelle est la différence ?

Comment peut-on, après avoir compris cela, voir le renversement de Ianoukovitch comme étant, même de loin, comparable au renversement de Milosevic ou à la guerre contre Assad ?
Une fois la révolution réussie, un avenir brillant sembla
se dessiner : les nationalistes disposaient d’une énorme quantité de soutien dans la société ; mais le plus important, c’est que la société s’était mobilisée autour des nationalistes. Les simples citoyens avaient appris à se battre et voulaient se battre. Les slogans nationalistes s’unissaient avec les exigences économiques et sociales dans une recette classique que l’Europe a vue au cours de la première moitié du XXe siècle. Des centaines de milliers de personnes en colère manifestaient des attitudes anti-oligarque et en grande partie anticapitalistes, combinées avec les sentiments nationalistes. Et ils ont réussi à renverser le gouvernement. Ce sont des gens qui ont perdu tout espoir et confiance dans tout ce qui concernait l’UE ou l’OTAN.
Qu’aurions-nous pu avoir de mieux ? Que se produise une révolution ? Sinon une révolution, au moins la création en Ukraine d’une force de type Hezbollah – un État dans l’État, fondé sur les valeurs culturelles et avec le soutien de la masse, une force préparée pour la résistance future contre l’état antinational ?
Tout cela semble très possible. Pourtant, malheureusement, peu de temps après, un événement s’est produit qui a tout changé.




III. Le conflit avec la Russie
Du point de vue de l’oligarchie mondiale et de toutes les forces qui répandent une culture décadente à travers le monde, la Fédération de Russie n’aurait pas pu choisir un meilleur moment pour lancer un conflit avec l’Ukraine. Pour être tout à fait honnête, il est difficile de penser à quelque chose qui serait plus efficace pour transférer la charge de haine de la plupart des gens loin d’eux et sauver parfaitement leur image en Ukraine.
L’agression a commencé au moment où le gouvernement précédent tombait, avant que le nouveau gouvernement n’arrive. Il s’agissait essentiellement d’un moment d’anarchie, un moment où la foule nationaliste, bien formée, dirigeait les choses dans la capitale, à un moment où les postes de police principaux et les bases de l’armée étaient occupés, quand un coup d’État nationaliste complet était à portée de main.

Tout a commencé en Crimée. C’est là que les troupes russes sont entrées en premier dans le pays et ont renversé un gouvernement – dans ce cas, elles ont mis au pouvoir le seul véritable mouvement prorusse de Crimée, un mouvement qui, lors des précédentes élections en Crimée, avait obtenu seulement 4 % des voix et n’avait jamais mené une seule grande manifestation. Le « président » et membre de ce mouvement, Sergei Askonov, s’est avéré être une figure connue8 du crime organisé en Ukraine, connu sous le nom du « Gnome » dans le gang « Salem ».
La Crimée est une région unique et très intéressante elle-même, et je vais essayer de ne pas trop évoquer ce sujet. La région a voté dans le passé pour faire partie de l’Ukraine dans un vote contrôlé et reconnu à l’échelle internationale en 1991.
Elle est clairement, historiquement, une région cosmopolite. Elle a été dirigée par de nombreux pays, peuples et empires – y compris, à de nombreuses occasions, les Ukrainiens. La région fut contrôlée par les Grecs, bien qu’elle l’ait été le plus longtemps par l’Empire ottoman. En fait, il n’existe aucune trace de vie russe en Crimée jusqu’à XVIIIe siècle. En effet, dans le premier recensement connu en Crimée, réalisé au XVIe siècle par l’explorateur turc Evliya Celebi9, les Ukrainiens sont déclarés être les « 4/5e de la population, la plupart comme esclaves », le reste étant des Turcs et des Tatars.
Il est vrai que, actuellement, les Russes sont majoritaires en Crimée, composant 58 % de la population, tandis que les Ukrainiens forment 25 % de la population et les Tatars 12 %. Il est également important de comprendre que, depuis l’époque soviétique, beaucoup de gens disent qu’ils sont Russes, alors qu’en réalité, ils sont Ukrainiens ou même Tatars, surtout parmi les générations plus âgées. En outre, la composition ethnique de la Crimée a considérablement changé en raison de la politique de Staline, faisant10 des Russes une forte majorité à l’époque soviétique. Mais pour être juste, on peut effectivement dire que la Russie possède des droits sur la Crimée – droits, cependant, pas plus importants que ceux de l’Ukraine, la Grèce ou la Turquie sur elle ; et une revendication pas plus conséquente que celles de nombreux pays européens pour des territoires hors de leurs frontières.
Il est vrai que la Crimée a été transférée à l’Ukraine par l’Union soviétique en 1954. Ce qui est bien peu mentionné, c’est que ce fut une contrepartie directe aux terres ukrainiennes très fertiles de taille égale à la Crimée, centrées autour de Taganrog (aujourd’hui dans la région de Rostov en Russie), qui furent transférées de l’Ukraine à la Russie. À l’époque, ces terres ukrainiennes étaient un centre de vie ukrainienne et les Ukrainiens composaient plus de 70 % de la population, et, historiquement, ces terres avaient toujours11 fait partie de l’Ukraine. Cela a été réalisé parce qu’il a semblé plus facile pour la République soviétique socialiste d’Ukraine de développer la Crimée, qui était alors une région sans industrie, sans agriculture et à peine habitée.
Cette annexion a été un viol brutal du mémorandum de Budapest, que l’Ukraine a signé avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie, et qui garantit la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de la remise par l’Ukraine de ce qui était alors le troisième arsenal nucléaire dans le monde.
Le fait que les États-Unis et la Grande-Bretagne n’ont absolument rien fait pour arrêter de nouveau cette annexion a une nouvelle fois énervé beaucoup de gens en Ukraine et a produit une forte baisse de leur popularité dans l’opinion publique. Pourtant, malgré cela, heureusement, pratiquement personne dans le monde n’a reconnu l’annexion. Combiné à l’absence totale d’aide de la part de ceux qui garantissaient d’aider l’Ukraine, il apparut de nouveau que les choses pourraient prendre un tour positif – le fait que nous étions complètement trahis par ceux qui dirigent les États-Unis et la Grande-Bretagne a donné l’espoir que la grande majorité de la population n’aurait plus confiance dans l’Ouest, et soutiendrait une position de troisième voie, loin de la Russie et de l’Occident (en fait, même d’anciens politiciens libéraux ont fait de nombreuses déclarations allusives en ce sens) ; et le fait que nous ayons renoncé à l’arme nucléaire pour rien a conduit à de nombreuses discussions sérieuses sur la reconstruction complète de l’armée ukrainienne – cela a redonné à la nation une idée nationale, quelque chose autour de quoi s’unir. Les gens ont même sérieusement évoqué la destruction de tout le présent corrompu pour tout reconstruire. Nous souhaitons faire l’union autour de la reconstruction du pays et, éventuellement, reprendre notre chère Crimée – soit par la force soit par une guerre par procuration. Nous ne pouvions plus compter sur l’Occident, seulement sur nous-mêmes.
Par une étrange coïncidence, l’annexion de la Crimée par la Russie a rendu les Ukrainiens plus nationalistes, plus opposés à l’Occident libéral, et plus unis.
Un pays nationaliste, indépendant et profondément insulté naissant dans le centre de l’Europe ? Quel cauchemar pour l’oligarchie mondiale et ces personnes identiques qui dirigent la Grande-Bretagne et les États-Unis ! La Fédération de Russie semblait d’accord, et encore, comme si elle en avait reçu l’ordre, faisait tout pour sauver l’image de ceux qui dirigent l’Occident et éloigner la haine loin d’eux.
À la mi-avril, avec une synchronisation quasi-parfaite pour sauver l’image de l’Occident, la Fédération de Russie a commencé à envoyer des mercenaires dans l’est de l’Ukraine.
Ne vous méprenez pas : le conflit dans l’est de l’Ukraine n’est pas différent du conflit en Syrie. La grande majorité des soi-disant « séparatistes » ne sont pas des locaux et pratiquement aucun ne parle pas l’ukrainien ; ils parlent même le russe de Russie, sans accent ukrainien.
Il y a même eu de nombreuses preuves humoristiques de cela : par exemple, à Kharkiv, ils ont attaqué12 un opéra, exigeant que le maire en sorte, pensant que c’était l’hôtel de ville. Ils ont des armes sophistiquées qui ne peuvent être obtenues qu’à l’étranger.
Il est certainement vrai que, comme en Syrie, les terroristes sont soutenus par une partie de la population locale. En Ukraine, ils ont le soutien d’une grande partie de la minorité ethnique russe (atteignant dans certains cas 30 %), et en Syrie, ils ont à peu près la même proportion de soutien de la population sunnite local.
Pourtant, c’est toujours une petite minorité, même dans l’est de l’Ukraine. En réalité, en dehors de quelques régions, l’est de l’Ukraine demeure aussi paisible que l’Ukraine occidentale ; et peut-être même plus pacifique.




[10] Points de troubles dans l’Est de l’Ukraine en rouge. La grande majorité de la région n’a été épargnée par aucune violence.




Il est important d’examiner les politiques de la Fédération de Russie à l’intérieur de l’Ukraine qui ont conduit à cela. Il semble exister une certaine idée fausse qu’en Ukraine, la Russie combat le libéralisme, la mondialisation, etc., tandis que toutes les autres forces d’Ukraine s’en rapprocheraient. Malheureusement, la Fédération de Russie en Ukraine ne combat que les partisans de l’identité ukrainienne, laissant les agents occidentaux intacts. Lorsque la première ‘gay pride’ a eu lieu à Kiev, la première tentative en mai 2012 et ensuite tenue en 2013 – deux fois validée par ce même gouvernement que la Fédération de Russie reconnaît toujours comme le gouvernement légitime de l’Ukraine à ce jour et qui a donné des millions de dollars pour la soutenir – ce sont des nationalistes ukrainiens qui se sont mobilisés et l’ont attaquée. Et ce sont des chaînes de médiats prorusses à l’époque, comme Inter, qui ont le plus fortement critiqué les « fascistes ukrainiens » pour leurs actes.
Il y a quelque temps, lorsque l’Université de Kiev-Mohyla a essayé d’héberger, presque littéralement, une exposition d’art libéral complètement dégénéré – la première du genre en Ukraine – avec des attaques contre la famille, le christianisme et le cœur de l’identité ukrainienne, ce sont les nationalistes ukrainiens qui ont attaqué l’exposition, l’ont détruite, et ont même rencontré le chef de l’université et finalement réussi à interdire le groupe qui la soutenait. Ils ont été traités ensuite de « néonazis », « fascistes », etc. par des groupes médiatiques parrainés par la Russie.
Des politiciens comme l’oligarque juif Mykhailo Dobkin, ou Vadim Kolesnichenko – tous les deux ouvertement parrainés par la Russie – soutiennent sans réserve tout ce qui a trait avec l’Union européenne quand il s’agit d’attaquer l’identité ukrainienne. Un excellent exemple en est la soi-disant « loi sur les langues régionales », qui serait essentiellement comme faire de l’arabe une langue régionale à Londres ou à Paris (ce qui signifie que la loi permettrait d’ajouter l’arabe à tous les panneaux de signalisation routière, d’avoir un temps de parole égal à la télévision et à la radio, etc.). Un autre est la loi qui a décidé la reconnaissance officielle par l’État des dissidents de l’Ukraine soviétique des années 1970 comme des héros, avec les partisans nationalistes anti-soviétiques. La loi sur la langue a été justifiée comme étant un exemple de « la défense des minorités, comme nous devons le faire, car nous voulons adhérer à l’UE »13, tandis que la seconde loi a été justifiée simplement parce que « c’est notre responsabilité devant l’UE, et nous voulons y adhérer ».

Durant l’automne 2013, des nationalistes ukrainiens déployèrent une croix celtique et un drapeau nationaliste ukrainien durant un match de football. Personne dans les tribunes ne s’en préoccupa ; en fait, les « ultras » qui ont amené ces symboles étaient appréciés par les autres supporteurs. Ce n’était pas un problème important en Ukraine, parce que tous les supporteurs de football en Ukraine sont nationalistes, sauf un (aujourd’hui disparu, depuis l’hiver 2013) : le FC Arsenal Kyiv, qui se considère comme antifasciste. Ce groupe, dont les supporteurs antifascistes étaient et sont contrôlés par des dirigeants directement financés par la Fédération de Russie, était réputé particulièrement pour ses attaques contre des gens innocents portant des symboles patriotiques sur eux ou pour défendre les manifestations des homosexuels.
Pourtant, après le match, leur chef, membre d’un syndicat « antifasciste » en Ukraine financé par la Fédération de Russie – également membre de la commission de l’UEFA prétendument « anti-raciste » et « anti-homophobe » appelée FARE dénonça immédiatement14 à l’UEFA les « fascistes ukrainiens ». Un scandale international s’ensuivit, et l’Ukraine eut l’interdiction d’avoir des supporteurs lors de son match suivant à domicile.
Alors que la lutte contre les « fascistes ukrainiens » patriotes profamilles à l’intérieur de l’Ukraine est fortement financée par le Kremlin, le marxisme culturel venant de l’Ouest est totalement épargné par le même Kremlin. Seuls les nationalistes ukrainiens s’opposent ouvertement aux fonds occidentaux, aux ambassades et aux subventions en Ukraine qui visent à diffuser toutes les valeurs qui ont détruit l’Occident. Seuls les mouvements nationalistes ukrainiens font ouvertement des déclarations contre eux et les combattent ouvertement dans les rues.
L’ambassade de Russie, qui s’engage activement dans une guerre informationnelle contre les nationalistes ukrainiens, en disant qu’ils sont « dangereux pour la société » – n’a jamais émis une seule déclaration sur la dangerosité de ces fonds occidentaux, des ambassades et des subventions en Ukraine. Ils n’ont jamais été contrés, même légèrement, par la Fédération de Russie en Ukraine, et, en fait, quand il s’agit de stopper l’« héroïsation du nazisme » en Ukraine, la Fédération de Russie travaille activement avec ces fonds occidentaux, ces ambassades et ces subventions.
La première manifestation du Mouvement des jeunes Eurasiens15 financés par la Russie en Ukraine l’a discrédité dans les esprits de pratiquement tous les Ukrainiens. On pourrait penser qu’un mouvement qui prétend combattre le libéralisme mondial voudrait, à tout le moins, détruire le bureau d’un fonds libéraliste parrainé par George Soros en Ukraine, ou, au moins, diffuser des tracts antilibéraux.
Au lieu de cela, ils ont grimpé sur le plus haut sommet d’Ukraine, la montagne Hoverla, où ils ont détruit des traces du nazisme omnipotent – cette fois, le symbole de l’État de l’Ukraine, le « Tryzub » (que, bien sûr, ils appellent un « symbole du nazisme »), et aussi une copie de la première Constitution d’Ukraine. Non seulement ils ont fait cela, mais ils ont également rebaptisé16 la montagne de Hoverla en « Montagne de Staline » durant ces faits.
Comment l’ambassadeur russe a-t-il réagi ? « Ce n’est pas grave17, c’était juste une mauvaise blague. » Vraiment ?
Peu de temps après, la branche israélienne du Mouvement des jeunes eurasiens a déchiré un drapeau ukrainien à Tel Aviv pour protester contre « le nazisme ukrainien ». La manifestation était conduite par Avigdor Eskin, un sioniste israélien et bon ami d’Alexandre Douguine.




[11] Les sionistes eurasistes combattent le nazisme ukrainien à Tel-Aviv.



Il convient de mentionner, toutefois, que malgré ces politiques, les Ukrainiens considèrent les Russes très positivement. Cela n’est pas moins vrai dans le soi-disant « cœur du nazisme ukrainien », l’Ukraine occidentale. En effet, dans des dizaines de grandes villes d’Ukraine occidentale, on peut trouver des monuments d’écrivains russes comme Pouchkine ; la ville de Lviv, au début de 2014, organisa « Parler russe un jour » pour montrer qu’il n’existe aucune animosité vis-à-vis de la Russie. Ceux qui ne parlent pas l’ukrainien ne peuvent que vérifier les réactions chaleureuses et accueillantes des habitants traditionnels de Lviv, le soi-disant cœur du nazisme ukrainien, lorsque demandèrent où trouver l’Église orthodoxe russe locale, en russe, des personnes prétendant venir de Moscou enregistrées en caméra cachée (voir ici18).
L’une des principales et plus grandes organisations nationalistes du mouvement Secteur droit (un front uni des mouvements nationalistes créés au cours des manifestations de Maïdan), les Patriotes d’Ukraine, ont même proposé19 que l’Ukraine nationaliste forme une confédération avec la Russie nationaliste et la Biélorussie il y a quelques années, lors d’une réunion avec les nationalistes russes à Kiev.
La seule chose que le Kremlin actuel déteste peut-être autant que les Ukrainiens sont les Russes ethniques. Les Russes ethniques ont été chassés de la région du Caucase, ainsi que de Moscou. Il y a seulement quelques semaines, à la mi-mai, des émeutes de nationalistes russes contre l’immigration de masse ont éclaté dans la ville de Pushkine20 après qu’un fan de football russe eut été assassiné par un immigré arménien. Les manifestants ont été réprimés durement par la police et il y eut un silence total dans les médias russes. Tout naturellement, les eurasistes (les partisans de Douguine) prétendent que rien ne s’est passé.



[12] Les nationalistes ukrainiens dénoncent les mauvais traitements subis par les Russes ethniques dans la Fédération de Russie devant l’ambassade de Russie à Lviv, Ouest de l’Ukraine.




Les crimes contre les Russes ethniques commis par des immigrés de la région du Caucase sont très communs ces dernières années dans la Fédération de Russie. La dernière explosion nationaliste majeure à l’intérieur de la Fédération de Russie s’est déroulée en décembre 2010, quand, déjà,
un jeune supporteur de football avait été poignardé par un immigré
– qui fut peu de temps après blanchi et libéré par la police. Les nationalistes ukrainiens avaient immédiatement réagi21 en procédant à de nombreux rassemblements de solidarité avec leurs frères russes réprimés.
Bien sûr, la Fédération de Russie est elle-même un État multinational et, donc, il n’est pas logique d’essayer de construire une société totalement homogène à l’intérieur de la Russie. Pourtant, à l’intérieur de la Fédération de Russie toute forme et tout sens de l’identité ethnique russe sont complètement découragés et immédiatement attaqués ; et, malgré les différentes nationalités originaires de Russie, il est tout à fait possible de former une identité nationale autour des Russes ethniques, de l’identité slave – comme cela a été fait dans le passé. Mais cela n’est pas fait et tous ceux qui veulent le faire sont attaqués par l’établissement comme à l’Ouest22.
Ce qui est encore pire, c’est que maintenant l’afflux de migrants provient de pays en dehors de l’ex-Union soviétique, tels que les pays africains, la Chine et ainsi de suite. Celui qui pense Paris est multiculturel n’a pas été à Moscou. Aujourd’hui, dans la Fédération de Russie, un peu comme à l’Ouest avec les Blancs, si deux personnes se battent – un Russe ethnique et un non-slave – ce sera toujours le Russe ethnique qui sera attaqué et dénoncé par les médiats. De nombreux exemples de ce type existent. Précisément, la Fédération de Russie moderne a même créé un nouveau mot qui se traduit en français par « Russe » pour décrire les nationalités – le mot traditionnel Russky, a été entièrement remplacé dans tous les médiats d’État par le faux mot Rossiyanyn qui désigne toute personne vivant en Russie, indépendamment de la nationalité ou du lieu de naissance. Inutile de dire que pratiquement tous les discours de politiciens russes interprétés comme étant nationalistes par des dissidents occidentaux utilisent le mot Rossiyanyn, qui possède une connotation très négative, anti-nationaliste et non Russky.

Sans aucun doute possible, les Russes ethniques sont beaucoup mieux traités en Ukraine que dans la Fédération de Russie.
Poursuivant leur tradition de promotion de relations amicales avec les Russkys, les nationalistes ukrainiens au cours des récentes manifestations en Ukraine ont même créé des légions spéciales russes. Ainsi, le Secteur droit a créé un bataillon spécial pour les camarades de Russie venus rejoindre
et défendre l’Ukraine slave ; il est devenu très populaire et très actif.
Les nationalistes indépendants ont également créé un comité spécial à Maïdan nommé RUNA (qui signifie « Rune » en ukrainien et en russe, et veut dire Association nationaliste russo-ukrainienne) qui vise à faciliter la coopération.

Bien avant que les événements actuels ne commencent, un membre d’origine russe et dirigeant régional du parti nationaliste ukrainien Svoboda l’a dit parfaitement : « Vous ne trouverez pas un seul Russe ethnique parmi les leaders des mouvements russes financés par le Kremlin en Ukraine » – des mots très intéressants et pertinents.
Toutes les forces prorusses en Ukraine sont financées par la Fédération de Russie – via les millionnaires juifs comme Mykailo Dobkin, aux partis politiques unis autour de la criminalité organisée, comme l’ancien Parti des régions. Idéologiquement, ces groupes sont libéraux et (étonnamment, peut-être), ils sont pro-UE – par exemple, le Parti des Régions a signé de nombreuses lois nécessaires pour se rapprocher de l’UE avant de soutenir l’accord d’association, que le gouvernement actuel a également soutenu et a obtenu beaucoup d’argent en provenance de Russie ; la même chose se passe pour les groupes « antifascistes ». Ils souhaitent simplement qu’il y ait moins de présence de la langue ukrainienne et d’identité ukrainienne en Ukraine. Une ‘gay pride’ : pas de problème, tant que les pancartes sont écrites en russe. Leur ennemi ne sont pas les libéraux ukrainiens, ni les agents occidentaux, etc. : leurs ennemis sont les nationalistes ukrainiens.




IV. La Russie comme puissance mondialiste, libérale, anti-ethnique
Pourquoi la Fédération de Russie favorise-t-elle et défend-elle tant le libéralisme occidental en Ukraine ? La réponse peut être trouvée en examinant la Russie moderne en tant que pays.
La Fédération de Russie est, dans son essence, un État libéral. Il s’agit d’une démocratie libérale typique qui, à bien des égards, diffère peu des pays d’Europe occidentale. C’est un pays qui attaque la culture de ses peuples fondateurs ; un pays où les jeunes se moquent des traditions de leurs ancêtres ; un pays où MTV maîtrise les ondes et où McDonald’s est la destination la plus populaire pour ceux qui cherchent à dîner à l’extérieur (ainsi, le plus grand McDonald’s en Europe est à Moscou) ; un pays qui se définit comme un projet national avec une lecture politique – et non pas ethnique – de la nation (« n’importe qui étant citoyen est russe »); un pays qui, au niveau de l’État, travaille en étroite collaboration avec le FMI et les Nations unies ; un pays qui, même, aide23 les forces américaines et l’OTAN en Afghanistan ; un pays où les musiciens les plus populaires, en plus des artistes occidentaux comme Madonna ou Lady Gaga, sont des dégénérés ethniquement non russes comme Filipp Kirkorov24 et le rappeur Timati25 – selon exactement le modèle utilisé par les médiats mondialistes pour laver le cerveau des jeunes du monde entier pour oublier leur patrimoine et leurs traditions ethniques ; un pays où le président tchétchène Ramzan Kadyrov26 – dont le père a combattu activement contre les forces russes et est responsable de l’éradication des Russes de Tchétchénie – est officiellement un héros de l’État.
En fait, la seule et unique chose qui différencie la Fédération de Russie de l’Europe occidentale – et l’une des seules choses qui donne aux dissidents occidentaux des illusions – c’est la façon dont elle interdit la propagande LGBT. Pourtant, cela a été grossièrement mal interprété. Il s’agit d’une grande loi, bien sûr, mais elle a été adoptée malgré une résistance énorme, même au sein du parti au pouvoir et dans les médiats progouvernementaux. Essentiellement, elle ne fait qu’interdire les parades d’homosexuels (ce qui est, en soi, une bonne initiative bien entendu). Pourtant, la propagande pro-LGBT est de plus en plus présente dans tous les médiats, et les clubs de pédérastes se multiplient.
Lorsque l’on regarde de tels cas, on oublie que l’idéologie destructrice du libéralisme telle qu’elle est actuellement définie à l’Ouest est apparue dans la Fédération de Russie bien plus tard qu’à l’Ouest. En ce sens, la situation de la Russie d’aujourd’hui, par rapport au mouvement LGBT, est celle d’il y a 40 ou 30 ans à l’Ouest. Interdire la propagande homosexuelle n’est qu’un compromis – une tactique de l’élite dirigeante satisfaire les millions de musulmans en Russie et les millions de personnes de l’ancienne génération qui ont grandi en Union soviétique où l’homosexualité était une infraction pénale. Si l’élite de la Fédération de Russie était vraiment sincère à ce sujet, elle pourrait faire beaucoup plus qu’essentiellement n’interdire que les défilés des homosexuels pendant un certain temps, sans toucher à l’immense présence de la propagande LGBT dans les médiats. Mais elle ne fait pas.



[13] À peine mieux que Conchita ou Lady Gaga : le show-business russe moderne.



En fait, le régime actuellement au pouvoir dans la Fédération de Russie a pratiquement complètement détruit toute opposition prorusse authentique : loin d’être des clowns néonazis, les véritables opposants russes nationalistes et orthodoxes, anti-sionistes, comme le général Vladimir Kvachkov27 – un ancien colonel des spetsnaz28 (forces spéciales) et haut cadre de l’armée russe qui a été impliqué dans une tentative d’assassinat sur l’oligarque juif et rentier des privatisaions Anatoly Chubays – ont été complètement humiliés, détruits et jetés en prison.
Outre le gouvernement actuel de la Fédération de Russie, il existe une opposition « légale », parmi lesquels il y a un grand nombre d’agents occidentaux déclarés (ouvertement) qui sont tous ultralibéraux – comme Mikhaïl Prokhorov (milliardaire d’origine juive29 qui possède les Nets de Brooklyn, une équipe de basket-ball professionnel américain) ou des partis tels que Iabloko30. Ils ne sont pas embêtés et sont autorisés à fonctionner ouvertement et disposent d’énormes temps d’antenne. Grâce à Gazprom, l’État russe finance même la station de radio Écho de Moscou31 – une station de radio ultralibérale, antichrétienne et promondialiste qui est très populaire en Russie et agit comme la principale source d’informations de l’opposition légale.
Le visage de la Fédération de Russie pour les dissidents de l’Ouest, le mouvement eurasiste d’Alexandre Douguine (qui aime promouvoir sa propre version de l’intégration eurasienne sur la base d’un modèle multiculturel comme seule version valable) existe essentiellement sur l’Internet à l’intérieur de la Fédération de Russie. On ne trouve trace d’aucun rassemblement mené par ce mouvement à l’intérieur de la Fédération de Russie avec plus de quelques centaines de personnes (et même autant, c’est extrêmement rare, en fait, la plupart des rassemblements de ce mouvement ne mobilisent guère que quelques dizaines de personnes). À l’inverse des rassemblements libéraux réunissent régulièrement des milliers de personnes dans n’importe quelle ville. L’écrasante majorité des gens dans la Fédération de Russie n’ont même jamais entendu le nom d’Alexandre Douguine, ni aucune de ses théories.
Oui, Alexandre Douguine prétend être proche du gouvernement. Mais beaucoup plus près et beaucoup plus influents sont les ultralibéraux et ultracapitalistes mondialistes – des personnalités comme Mykhail Fradkov32 ou Anatoliy Chubays33, parmi de nombreux autres. Essentiellement, à l’intérieur de la Fédération de Russie, la rhétorique d’Alexandre Douguine pour les patriotes russes est : « ne vous inquiétez pas, ne créez pas vos propres mouvements. Ayez simplement confiance dans le gouvernement russe ».
Par ailleurs, Chubays, qui contrairement à Fradkov n’a pas revendiqué ouvertement34 ses racines juives, a été au pouvoir dans la Fédération de Russie quasiment depuis 1991. Il fut une figure majeure de la privatisation de l’économie russe qui a transféré la richesse de la Russie à quelques oligarques, principalement juifs ; il a occupé plusieurs postes, à la fois au sein du gouvernement et en tant que propriétaire de sociétés étatiques russes. Récemment, il a été nommé par Poutine à la tête d’une entreprise de nanotechnologie35 créée et possédée par le gouvernement russe. Il est un membre actif de l’ultra-mondialiste Club Bilderberg (voir aussi ici36).
Voir la Fédération de Russie moderne comme un État dirigé par Alexandre Douguine serait comme voir les États-Unis actuels comme un État dirigé par David Duke.
Le « conservatisme » de la Fédération de Russie moderne n’existe que grâce à un trait assez traditionnel de la Russie : les tendances sociales en Russie n’apparaissent que peu de temps après être nées à l’Ouest. Par exemple, c’est ce qui s’est passé avec l’utilisation de la langue française dans les cours d’Europe et ensuite en Russie (où elle a mis plus de temps à disparaître). Un autre exemple est que le pouvoir juif a pris naissance en Europe occidentale et a été combattu en Russie jusqu’à la révolution bolchevique. On pourrait aussi parler du déclin du servage et de l’aristocratie héréditaire survenant d’abord à l’ouest puis s’étendant vers l’est.
La Russie d’aujourd’hui est l’Ouest d’il y a 30 ans. Exactement les mêmes processus sont en cours et exactement la même rhétorique est utilisée. Il n’y a absolument aucune raison de croire que la Russie différera de l’Ouest dans 30 ans. La Russie ne devrait pas être présentée comme une lueur d’espoir pour les nationalistes de l’Ouest.
Il est important de comprendre que dans le monde globalisé actuel, les conflits géopolitiques signifient très peu pour déterminer comment est contrôlé tel ou tel pays par l’oligarchie mondiale. Par exemple, la France de Chirac a connu de nombreux conflits avec les États-Unis – à tel point qu’à l’intérieur des États-Unis, de nombreux « patriotes » ont appelé à boycotter les « frites » [french fries] comme moyen de montrer leur mécontentement contre la France. Il s’agissait d’établissements « patriotes » qui ressemblent à bien des égards à la mise en place dans des établissements eurasistes « patriotes » dans la Fédération de Russie qui font tout pour qu’il y ait une guerre totale avec l’Ukraine. Dans de nombreux cas, ces conflits géopolitiques à l’Ouest ne représentaient rien, comme c’est le cas aujourd’hui pour la Fédération de Russie. Est-ce à dire que tous les nationalistes auraient dû cesser de construire leurs propres mouvements indépendants pour s’unir autour de la France et chanter des odes à Chirac ?
Ce qui est beaucoup plus important, c’est le système à l’intérieur de chaque pays ; les « métapolitiques » qui conduisent chaque pays – qui contrôlent les questions qui sont autorisées au débat. Ce qui est véritablement critique, ce sont les élites financières37 et médiatiques38 et leurs positions idéologiques et visions du monde. Par exemple, la République islamique d’Iran est considérée par tous les médias occidentaux comme un ennemi juré non pas pour des raisons géopolitiques – en fait, elle n’est pas du tout en mesure de contester la géopolitique occidentale. Elle est considérée comme l’ennemi non seulement en raison de son hostilité à Israël, mais parce qu’elle est gouvernée avec un système alternatif complet par rapport à l’Ouest – non pas une démocratie libérale, mais une démocratie islamique ou, dans un sens, une théocratie.
Les questions débattues en Iran et en Occident sont donc complètement différentes parce que les élites financières, médiatiques et autres ont des visions du monde complètement différentes. (Il n’y a aucun moyen de communication en Iran qui ressemble aux médiats occidentaux, et en général les « projets » qui fonctionnent en Iran et en Occident ont des objectifs complètement différents pour l’avenir du monde).
Comme décrit ci-dessus, le fait est que pour la Fédération de Russie cela diffère généralement peu de l’Ouest. Les élites de l’Ouest et les élites de la Fédération de Russie sont en grande partie le même – tant et si bien, que la fille de Poutine, les enfants du chef des services secrets de la Russie, et les enfants de ministre des Affaires étrangères de la Russie vivent tous à l’Ouest39 ; tant et si bien que des milliards de dollars contrôlés par les élites « russes » sont planqués en toute sécurité40 dans les banques occidentales et surtout américaines.
Quand Saddam Hussein a attaqué le Koweït, l’ensemble de la « communauté internationale »© s’est rassemblé contre lui. C’est parce que Saddam Hussein avait construit un système national relativement indépendant en Irak, sur la base de l’identité nationale arabe et contraire à l’identité du consumérisme mondial. Lorsque la Fédération de Russie a annexé la Crimée et a commencé à envoyer des mercenaires en Ukraine orientale, les pays occidentaux ont répondu par le gel des comptes bancaires des ministres russes dans leur pays.

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La seule forme de « patriotisme » actuellement autorisée dans la Fédération de Russie est une haine farouche pour tout ce qui est ukrainien, sous le couvert de « l’antifascisme ». L’Ukraine, en tant qu’État uni religieusement (plus de 90 % de chrétiens orientaux) et homogène (plus de 80 % d’Ukrainiens, environ 97 % de Slaves) est une menace directe potentielle pour le projet en cours mené dans la Fédération de Russie. (La Biélorussie est également une menace potentielle, pour des raisons similaires41). La guerre en Ukraine et le « patriotisme » dans la Fédération de Russie ressemblent fortement au « patriotisme » qu’on pourrait trouver en Amérique en ce qui concerne les horribles guerres en Irak ou en Afghanistan – ou potentiellement dans une guerre contre l’Iran. Les patriotes russes demandent pourquoi les Russes ethniques devraient être défendus en Ukraine, où ils ne sont pas traités plus mal que les Ukrainiens ethniques – mais pas à Moscou, dans la région du Caucase, ou à l’Extrême-Orient de la Fédération de Russie où ils sont clairement remplacés ?




[14] à gauche : Pierre Narcisse et sa femme. À droite, Pierre Narcisse durant l’émission.




Le patriotisme de l’establishment dans la Russie moderne a été bien représenté par Pierre Narcisse, un artiste africain populaire en Russie, lors d’une récente émission de débat sur les événements en Ukraine42. En agitant un drapeau russe, il dit : « Je suis du Cameroun, mais ma femme est russe. Mes enfants seront Russes… La Russie va être mise à genoux » – après quoi le public a applaudi bruyamment. Peu de temps après, bien sûr, il a réalisé qu’il avait fait un lapsus et s’est corrigé : « Je voulais dire l’Amérique sera mise à genoux ».
Le problème avec ce type de pseudo anti-américanisme est que ce type de patriotisme de l’establishment n’est pas une menace pour l’Amérique – essentiellement, c’est comme une version miroir de l’Amérique, l’Amérique allégée, l’Amérique il y a 30 ans, l’Amérique 2.043. Seuls les États avec de véritables systèmes alternatifs souffrent de conflits de longue durée.

En Crimée actuellement, les habitants signalent un énorme afflux d’immigrants en provenance d’Asie centrale, en particulier sur les marchés. Ceci est activement soutenu et encouragé44 par le gouvernement russe. Cette région, autrefois homogène (même si de nombreux Tatars de Crimée ont été fortement assimilés par les Slaves) est en train de devenir son propre paradis multiculturel. Bien sûr, cependant, cela est chaleureusement accueilli par l’establishment russe parce cela vaincra le « fascisme » et le « néonazisme ». Les plus grandes menaces étaient les facultés ukrainiennes des deux principales universités, qui ont été immédiatement fermées après l’annexion, et le monument du roi ukrainien Petro Sahaidachny qui a été immédiatement mis à bas ; ceci s’est produit peu de temps après que les symboles nationaux ukrainiens aient été retirés de tous les bâtiments administratifs.

Géopolitiquement, la fonction de la Fédération de Russie moderne est de pousser les États indépendants vers l’Ouest. La Fédération de Russie et l’Occident sont des alliés absolus. Aucune force ne discrédite l’idée de l’indépendance nationale dans des pays comme l’Ukraine, la Géorgie, ou même la Finlande plus que la Fédération de Russie. La Fédération de Russie ne fait absolument rien dans aucun de ces pays pour lutter contre la propagande pro-UE, pro-OTAN propagée par l’Occident à travers les médiats – que ce soit par des conférences ou simplement des publicités à la télévision.

Bien au contraire, en fait. Leurs actions servent de raison directe dans beaucoup de ces pays pour soutenir l’adhésion à l’UE et l’OTAN. Ils agissent uniquement lorsque l’opinion publique se détourne de l’idée de rejoindre ces blocs et leurs actions poussent à nouveau l’opinion publique en leur faveur. La Russie n’est perdante en aucune manière dans les conflits dans ces pays à l’Ouest – elle travaille avec l’Occident pour pousser ces pays à se rapprocher de l’Occident.
En effet, ce n’est pas pour rien si l’un des nationalistes occidentaux les plus influents et l’une des importantes figures parmi les nationalistes occidentaux, le fondateur du mouvement Troisième Position45 Gabriele Adinolfi46 a dit assez clairement47 : « L’Eurasie est une utopie. Moscou et Washington sont les héritiers de Yalta ». Pour lui, la Maison-Blanche et le Kremlin ne font simplement que « poursuivre leurs propres intérêts en Ukraine », comme ils l’ont fait plus tôt à Yalta, et « mettent en œuvre la stratégie de (fausse) tension » activement. Pour lui, le conflit est simplement une « poursuite du conflit entre les trotskistes (Soros) et néo-staliniens (Poutine) ». Il poursuit : « Moscou – important artisan de l’OMC et du FMI, ainsi que de la mondialisation des entreprises énergétiques ; Moscou, le même Moscou qui travaille activement avec l’OTAN dans sa “guerre contre le terrorisme” – Moscou n’est pas antimondialiste ». M. Adinolfi soutient lui-même activement les nationalistes ukrainiens concernant l’invasion russe.




V. Le conflit dans l’Est de l’Ukraine
Pour revenir sur les événements dans quelques (sur plus d’une douzaine) régions de l’est de l’Ukraine, il y a une idée chez beaucoup d’Ukrainiens selon laquelle, en ce qui concerne l’Ukraine, le Kremlin est esclave de sa propre propagande. Il crée ses propres mythes et ces mythes agissent dans la vie réelle, comme s’ils s’approchaient de la réalité. Un des plus grands mythes que le Kremlin est parvenu à créer est que parler russe en Ukraine, c’est avoir plus de loyauté envers la Fédération de Russie que l’Ukraine.


[15] Des manifestants pro-russes masqués se préparent à l’assaut contre le bureau du procureur militaire à Donetsk, en Ukraine orientale, le dimanche 4 mai 2014.



C’est pourquoi les mercenaires russes ont reçu si peu de soutien de la population locale dans l’est de l’Ukraine. Même le commandant des mercenaires russes dans l’est de l’Ukraine (lui-même citoyen de la Fédération de Russie) a déclaré48 clairement lors d’un discours posté sur YouTube que dans l’ensemble, aucun habitant ne rejoignait ses rangs pour « combattre les nationalistes ukrainiens » (pourquoi pas les
Ukrainiens libéraux ?) – malgré la fourniture d’argent et d’armes modernes. En fait, il a déclaré que « ceux qui rejoignent nos rangs habituellement viennent juste récupérer des armes, prennent un peu d’argent et rentrent ensuite chez eux pour voler les magasins. Nous offrons aux gens la possibilité de lutter contre les nationalistes ukrainiens, mais ils préfèrent rester à la maison et boire de la bière ».
L’Ukraine orientale est en général la région la plus libérale de l’Ukraine, et la région du Donbass – la seule région de l’est de l’Ukraine, où des mercenaires financés par les Russes n’ont pas encore été chassés – est de loin la région la plus libérale du pays. Avant ces événements, le chef du Donbass, qui soutient actuellement les mercenaires russes, a même déclaré qu’« une parade gay aura lieu pacifiquement dans notre région ». (D’ailleurs, je déteste utiliser constamment les homosexuels comme exemple, mais le mouvement homosexuel moderne organisé est tout simplement un symbole de la domination des élites libérales dans les sociétés occidentales hostiles aux populations, cultures et identités ethniques traditionnelles de tous les peuples européens.) En fait, comme d’habitude, seuls les nationalistes (et aussi les membres des Églises)49 ont protesté contre l’éventualité d’un défilé à Donetsk. Aucun des mouvements « antioccidentaux » actuels n’a été vu, pas plus qu’aucun des militants de la « République populaire de Donetsk ».
Les autorités locales de la région, dont la plupart soutiennent désormais les mercenaires russes, ont également activement apporté la « diversité » dans la région. Pourtant, qui proteste contre l’immigration illégale (et pas seulement illégale) dans la région ? Peut-être le Kremlin finance-t-il certains mouvements pour garder la région slave ? Bien sûr que non. Comme d’habitude, il n’y a que les nationalistes qui font de telles choses. Les manifestations de masse contre l’immigration clandestine (et pas seulement illégale) ont été menées dans la région par les nationalistes50 (généralement par Svoboda) – malgré la forte opposition des gouvernements locaux.
Quelle en est la raison ? Pourquoi seuls les nationalistes ukrainiens s’opposent-ils activement à la diffusion des pseudovaleurs occidentales modernes dans la région – la culture homosexuelle publique moderne, le pseudomulticulturalisme (un véritable multiculturalisme ne peut être obtenu que par l’amitié d’États nationalistes, non par le mélange des populations à travers le monde), et ainsi de suite ? Ainsi, une grande partie de la population, en dépit du fait de ne pas se battre, soutient les mercenaires étrangers financés par le Kremlin, tout comme les mercenaires étrangers en Syrie ont certains soutiens parmi les habitants. S’opposeront-ils aux valeurs occidentales à chaque occasion ?
La raison en est assez simple. Les personnes qui soutiennent les mercenaires ne sont pas antioccidentales et antilibérales comme les propagandistes financés par le Kremlin le disent à destination de l’Ouest (où ils auraient montré des attitudes antioccidentales avant ces événements) ; dans leur essence, ils ne sont même pas prorusses comme le prétend la propagande financée par le Kremlin pour les gens à l’intérieur de la Fédération de Russie (ou ils seraient effectivement partis combattre). Ils sont animés par une haine de tout et tous ceux qui sont Ukrainiens. Malgré des exceptions, en gros, ce sont les descendants de ceux qui ont été amenés à l’est de l’Ukraine dans une tentative de nettoyage ethnique de la région – les descendants des officiers du KGB et du NKVD conduits dans l’est de l’Ukraine depuis l’Union soviétique pour pacifier la population locale. Ils ne ressemblent pas aux Russes de Russie, mais aux Européens de l’ouest ou aux Américains dénationalisés et c’est de ce point de vue qu’ils considèrent les populations locales qui sont fières de leur identité. Essentiellement, ce conflit est entre les Ukrainiens et ukrainophobes ; entre ceux qui ne reconnaissent même pas les Ukrainiens en tant que peuple et ceux qui se considèrent comme des Ukrainiens. Les mercenaires n’ont une forte présence sur le terrain que dans les régions de Donetsk qui sont peu habitées par des Ukrainiens.
Comparer ce qui se passe dans l’est de l’Ukraine avec ce qui s’est passé à Kiev est un non-sens. À Kiev, il y eut près d’un million de personnes dans les rues pendant plus de trois mois. Dans l’est de l’Ukraine, il n’y a eu aucune grande manifestation prorusse avec plus de quelques milliers de personnes.
Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas armé les habitants, les Ukrainiens – l’écrasante majorité de la population. C’est la principale raison expliquant pourquoi les mercenaires ont été en mesure de capturer de nombreux bâtiments – combinée avec une trahison presque totale de la police dans l’est de l’Ukraine (dont la plupart ont été formés par le précédent gouvernement Ianoukovitch) et d’étranges tendances pacifistes dans l’armée (beaucoup attribuent ce fait à l’absence de président officiel en Ukraine qui prendrait la responsabilité de ces attaques jusqu’aux élections du 25 mai). Les Ukrainiens de la région – l’écrasante majorité de la population – ont jusqu’à présent tout simplement eu peur. Dans un contexte américain, ce serait comme si des Européens anti-Blancs lourdement armés apparaissaient et commençaient à patrouiller dans les rues des banlieues typiques.
Beaucoup de nationalistes ukrainiens se sont engagés pour lutter contre les mercenaires. Une chose intéressante qu’on remarque presque immédiatement, c’est que beaucoup de ces nationalistes sont russophones
– qui ont une loyauté totale pour l’Ukraine et les Ukrainiens. Le mouvement du Secteur droit a lui-même récemment déclaré51 que 40 % de son mouvement est composé de russophones, et son responsable de la presse officielle est lui-même d’origine russe. En fait, des légions de Russes ethniques en provenance de Russie ont même été formées pour lutter pour l’Ukraine – ce qui balaye complètement les bobards mensongers du Kremlin concernant les russophones en Ukraine orientale et le mythe selon lequel les nationalistes ukrainiens détestent les Russes. Parler russe en Ukraine n’est pas un signe de loyauté envers la Russie.
En ce qui concerne le conflit lui-même, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup à dire. L’armée ukrainienne a été successivement détruite depuis le début des années 2000 d’abord par Viktor Iouchtchenko, puis par Viktor Ianoukovitch. L’ironie est que l’Ukraine produit certaines technologies militaires parmi les plus avancées dans le monde – comme la technologie des satellites ou les blindés. Mais comme l’armée n’est pas assez financée, cette technologie est habituellement vendue à l’étranger. Il a fallu un certain temps aux militaires pour s’habituer à la lutte contre un ennemi bien formé et équipé. Essentiellement, ils se battent contre des forces d’élite spéciales russes – une des, si ce n’est la, meilleure au monde.

Ce qui rend les choses plus difficiles, c’est que les mercenaires ont pris des régions très stratégiques dans des zones densément peuplées – une attaque massive à grande échelle conduirait à des milliers de morts parmi les civils et des millions de dollars de pertes en infrastructures. Pratiquement aucun équipement lourd ne peut être utilisé – l’essentiel des combats doit être mené au sol, soldat d’infanterie contre soldat d’infanterie, dans un environnement très urbain. À grande échelle une invasion russe est très, très peu probable – en raison de l’état de l’armée ukrainienne, la Russie ne mettrait sans doute que deux ou trois mois pour battre l’armée régulière. Pourtant, en raison de la présence dans l’armée, dans certains cas, de certains matériels modernes (notamment anti-chars et anti-aériens) – cela signifie que la Fédération de Russie aurait à utiliser sa marine, son l’armée de l’air, ses troupes régulières et ses chars pour vaincre l’armée ukrainienne. Elle perdrait facilement au moins quelques navires, au moins 30 ou 40 avions, des centaines de chars et des milliers de soldats. Cela représente des milliards de dollars de pertes, ce que le Kremlin n’est guère prêt à sacrifier quand la victoire ne se traduirait ensuite que par une guerre de partisans à grande échelle qui pourrait finalement conduire à la faillite de la Russie.


[16] Le nouveau président de l’Ukraine : diacre, membre actif de l’Église orthodoxe, Patriarcat de Moscou.]Le nouvel espoir de certains nationalistes ? Ennemi de l’Occident ?




Tout récemment, les élections en Ukraine ont eu lieu. Elles se sont tenues avec succès dans chacune des régions du pays, à l’exception de deux régions de la région du Donbass à l’extrême-est de l’Ukraine. Petro Porochenko est devenu le nouveau président de l’Ukraine. Bien sûr, c’est décevant. Il est vrai que c’est un oligarque, ce qui a souvent été mentionné dans la propagande financée par le Kremlin. Ce qui n’est pas mentionné, ce n’est évidemment pas un hasard, c’est qu’il est également un membre actif du Patriarcat de Moscou de l’Église orthodoxe et y a même servi comme diacre. Non seulement Poutine, mais même Douguine lui-même ne prend pas une part aussi active dans l’Église orthodoxe – peut-être cela signifie-t-il que les nationalistes devraient effectivement s’unir autour de Porochenko ?

Je plaisante, bien sûr…




VI. Svoboda, le Secteur droit, et l’avenir du nationalisme ukrainien
Beaucoup de nationalistes occidentaux demandent : pourquoi les nationalistes ukrainiens combattent seulement les mercenaires dans l’est de l’Ukraine, et pas le gouvernement ukrainien libéral au pouvoir ?


Globalement, il y a deux mouvements nationalistes ukrainiens ou organisations existant à l’heure actuelle : le parti Svoboda et le mouvement Secteur droit. Malheureusement, aujourd’hui, une énorme quantité de friction et de haine mutuelle existe entre eux. Toutefois, heureusement, au niveaux local, les militants des deux organisations travaillent en étroite collaboration.

Le parti Svoboda a existé sous différentes formes depuis 1991. En 2012, il a remporté environ 10 % des votes au Parlement ukrainien. À la fin de 2012, il a eu l’« honneur » de voir deux de ses dirigeants dénoncés par le centre Simon Wiesenthal parmi les dix plus gros « antisémites © » dans le monde. Le programme du parti est de loin le plus radical, anticapitaliste et antilibéral parmi les organisations importantes qui existent en Europe. Il contient des idées telles que l’interdiction de l’usure, la création d’un système d’exploitation informatique ukrainien devant être utilisé sur le territoire de l’Ukraine à la place de Microsoft Windows, restreindre sévèrement les nouvelles et informations étrangères en Ukraine, interdire la propagande homosexuelle, interdire la publicité pour l’alcool et les cigarettes (avec des tentatives ultérieures de les interdire ensuite), interdire à quiconque n’étant pas ukrainien par l’appartenance ethnique d’obtenir la nationalité ukrainienne, avoir un État promouvant le christianisme. Il y a aussi de nombreux points concernant la nationalisation de l’industrie et des affaires, le retour au statut nucléaire de l’Ukraine, l’interdiction de partis « ukrainophobes » et beaucoup d’autres grands projets.
Le programme de Svoboda est un mélange de tous les éléments positifs du strassérisme52 classique et du nationalisme moderne. Pendant les élections de 2012, beaucoup ont voté pour Svoboda en espérant que le parti combattrait les oligarques – en effet, de nombreux anciens communistes ont même voté pour le parti en raison du programme économique anticapitaliste du parti.
Pour diverses raisons, cela ne s’est pas réalisé, et, à l’intérieur du parlement, Svoboda est devenu relativement pacifique. Cela a déçu beaucoup de gens, mais Svoboda a continué (et continue) à procéder à de nombreuses initiatives pour les jeunes et d’autres, en particulier des camps patriotiques où les gens peuvent faire du sport, apprendre à utiliser des armes, et ainsi de suite. Pendant les manifestations de 2013-2014, Svoboda a joué un rôle énorme et une grande part de ces formations a été utile – c’est Svoboda qui a contrôlé la plupart des bâtiments capturés et en a fait des endroits assez sûrs, agréables, et ordonnés. C’est Svoboda qui a fait tout ce qui pouvait être fait à partir de ces bâtiments pour propager le nationalisme – que ce soit par la réalisation de conférences, en accueillant nationalistes étrangers, ou en projetant des films. C’est Svoboda qui a payé pour entretenir ces bâtiments et gérer beaucoup des plus grandes scènes.
Pourtant, beaucoup ont été très déçus par la position de Svoboda dans de nombreux aspects durant les manifestations – Svoboda a constamment mis en garde ses membres contre la violence dans les rues et, aux environs de janvier, a accepté globalement comme un fait qu’il ne serait pas possible de renverser Ianoukovitch, optant plutôt pour la mise en place des négociations.
Ceci, avec les appels de Svoboda durant les manifestations de s’abstenir d’être violent, a conduit à l’émergence du Secteur droit qui a récupéré beaucoup de gens déçus par Svoboda. Le Secteur droit est une coordination regroupant de nombreuses petites organisations nationalistes qui existaient bien avant, des organisations de nature plus chrétiennes que nationalistes jusqu’aux nationalistes radicaux. Dès le début, le Secteur droit s'est positionné comme une alternative directe à Svoboda. Idéologiquement, en matière d’économie et ainsi de suite, les mouvements sont, globalement, similaires. Le chef du Secteur droit, Dmytro Yarosh, était auparavant le chef de l’organisation Tryzub – une organisation nationaliste chrétienne existant depuis le début des années 1990.
Un élément clé pour comprendre l’Ukraine est que le pays ressemble aux pays occidentaux dans les années 1970 – où il y existait encore une solidarité générale entre les membres de la nation, à la fois spirituellement et dans le sang. Personne ne s’inquiète si vous dites que vous êtes « nationaliste » – il n’y a pratiquement aucune stigmatisation que ce soit.
Cela a de bons et de mauvais cotés. C’est bien parce que les nationalistes ont globalement accès aux médias, au gouvernement, et ainsi de suite à un niveau qui serait impensable à l’Ouest. C’est regrettable parce que, pour le citoyen lambda, il n’est pas facile de comprendre qui est véritablement nationaliste, qui veut défendre la nation ukrainienne, et qui est un libéral qui veut vendre le pays aux sociétés internationales.

Personne n’est ouvertement libéral en Ukraine. Tout se passe dans les coulisses. Les élites préparent l’Ukraine avec un avenir dans le cadre de l’Europe occidentale – et pourtant ils font tout dans le secret, se cachant des yeux de la population. Et publiquement, ils nient.
Par exemple, de hauts cadres du parti de Ioulia Timochenko ont essayé de faire passer une loi53 interdisant la propagande LGBT en Ukraine. Un membre de ce parti a déclaré54 que les « immigrants d’Inde et d’Afrique, ainsi que les oligarques juifs sont les principales menaces pour l’Ukraine ».
Aucun de ces deux cas n’a provoqué de controverse. En réalité, ce sont des exceptions – une façon de se présenter sous un faux jour –, mais ce ne sont pas les politiques du parti. Le parti est rempli d’agents libéraux, occidentaux. Mais le citoyen moyen ne le sait pas, et ainsi, comme de nombreux nationalistes, soutient ce parti.
Des choses semblables peuvent être dites des autres partis qui sont considérés comme pro-occidentaux en Ukraine. Ils sont pro-occidentaux dans la réalité, mais ils sont perçus par le citoyen moyen, par des manipulations réussies, comme étant pro-ukrainiens et même patriotes. Il est difficile pour les nationalistes de se différencier de ces partis sans avoir l’air anormaux pour la plupart des gens. Ceci est un problème.
Il y a eu, bien sûr, beaucoup d’animosité entre les nationalistes et le gouvernement actuel, qu’il s’agisse de nationalistes défendant l’Ukraine dans une manifestation brutalement attaquée sur ordre du gouvernement, ou d’un affrontement récent entre les nationalistes et les forces de sécurité progouvernementales à Maïdan. Après les résultats des élections, les groupes nationalistes sur les réseaux sociaux ont laissé éclater leur colère contre le nouveau président.
Mais pour le moment, la question importante est qu’une force étrangère a envahi l’Ukraine. Ce n’est pas une guerre civile. C’est considéré par pratiquement tout le monde en Ukraine comme une invasion russe. Si l’on demande pourquoi les nationalistes ne combattent pas le gouvernement, il faut se demander pourquoi les nationalistes britanniques, polonais, français et ainsi de suite n’ont pas combattu leurs gouvernements lorsque leurs pays étaient en guerre contre l’Allemagne national-socialiste – d’autant plus que l’Allemagne nationale-socialiste représentait véritablement, au moins dans une large mesure, une alternative nationaliste ethnique et n’était pas une démocratie libérale typique comme la Fédération de Russie moderne. Est-ce que les nationalistes britanniques, polonais et français, étaient, comment certains « intellectuels » pourraient le dire, « des agents américains, travaillant pour l’atlantisme » ?
En fait, la plus grande résistance aux mercenaires dans l’est de l’Ukraine n’est pas organisée par l’État lui-même, mais par des réseaux de patriotes ukrainiens – patriotes à l’intérieur de l’armée, à l’intérieur de la police, des médecins, des travailleurs et des mouvements nationalistes sur le terrain. C’est, tout comme à Maïdan, une quantité incroyable d’organisation civile de gens ordinaires. C'est, clairement, une guerre du peuple ; c’est véritablement le peuple ukrainien qui résiste au Kremlin, et qui essaye de sauver l’idée même d’un État ukrainien. L’État ukrainien moderne existe en grande partie pour défendre les intérêts des oligarques, et non les intérêts des Ukrainiens, et il a peu d’intérêt pour une opération massive qui coûterait des millions de dollars.
Ceux qui demandent pourquoi les nationalistes ukrainiens n’ont pas attaqué le gouvernement durant une invasion étrangère doivent repenser la question. Le fait est que les nationalistes ukrainiens sont des gens ordinaires – des gens qui ont aussi des emplois et des responsabilités dans la vie quotidienne et dont la vie est loin d’être financièrement aisée. (En effet, la vie en Ukraine n’était pas vraiment facile avant ces événements, mais, depuis l’invasion, l’économie s’est effondrée.)
La vraie question est : pourquoi la Fédération de Russie – une superpuissance avec des milliards de dollars de ressources et l’un des réseaux les plus sophistiqués d’espions dans le monde – combat-elle les nationalistes ukrainiens ? Pourquoi la Fédération de Russie n’a absolument rien fait pour arrêter la propagation du libéralisme occidental en Ukraine, finançant seulement les mouvements en Ukraine qui luttent contre les groupes qui combattent ce même libéralisme ?
Il n’est pas possible de considérer, même une seconde, que la Russie ne sait pas ce qui se passe en Ukraine. La sécurité d’État russe, le FSB et les services de renseignement de l’État sont parmi les meilleurs dans le monde. Ils sont bien conscients de qui est qui en Ukraine. Ils sont bien conscients qu’en parlant de « Novorussia » (« Nouvelle Russie ») (un terme que Poutine utilise pour l’Est de l’Ukraine et que les Ukrainiens considèrent comme péjoratif) et par l’envoi de mercenaires en Ukraine, l’écrasante majorité de la population se retournera contre eux. Les politiques identitaires naturelles fonctionneront – la majorité de la population de l’Ukraine s’unira autour de l’identité nationale ukrainienne contre une menace d’une identité étrangère.
Je dirige moi-même un site antilibéral en Ukraine, un site assez connu qui favorise en permanence l’opposition à l’UE, l’OTAN et ainsi de suite. Lorsque les agents occidentaux regardent le site, ils nous accusent immédiatement d’être financés par la Fédération de Russie. Je pense toujours en moi-même – ne serait-ce pas merveilleux si c’était vrai ? Tout serait tellement plus facile ! Si nous avions 1/10000e de l’argent que les agents occidentaux ont en Ukraine, nous serions déjà au pouvoir. Pourtant, nous ne recevons rien.
Bien au contraire, en fait.
Parce que nous ne voulons pas que notre identité nationale disparaisse et que nous nous opposons aux mercenaires russes, nous sommes attaqués sur tous les fronts par ces mêmes agents russes et affublés de tous les noms, de néonazis © à agents américains.

Et encore, si seulement ils nous aidaient, nous – plutôt que d’aider les groupes d’individus essentiellement libéraux qui grincent des dents à toute mention de l’identité ukrainienne – les choses pourraient être très différentes.
Le nationalisme ukrainien est loin d’être antirusse. Au début du XXe siècle, les nationalistes, en particulier ceux d’Ukraine occidentale, voulaient activement travailler avec Moscou – les mêmes nationalistes qui plus tard formèrent l’Organisation des nationalistes ukrainiens qui a été incroyablement diabolisée par le Kremlin moderne. Malheureusement, ils ont tous été ignorés ou moqués par Moscou et de ce fait, le potentiel de coopération a disparu. La Russie sait que la seule force qui combat activement le libéralisme et toutes les tendances négatives qui lui sont associées en Ukraine sont les nationalistes ukrainiens – et il a très certainement la connaissance et l’argent pour financer un mouvement nationaliste ukrainien. Un tel mouvement emporterait complètement le facteur ukrainien d’identité actuellement en lutte contre les mercenaires russes en Ukraine. Il serait également beaucoup moins coûteux.

Plutôt que de se demander pourquoi les nationalistes ukrainiens s’opposent à la Fédération de Russie et (apparemment) ne combattent pas libéraux ukrainiens et les agents occidentaux, il faut se demander pourquoi la Fédération de Russie se bat seulement contre les nationalistes ukrainiens et ne combat pas les libéraux ukrainiens ou les agents occidentaux en Ukraine.
Ce n’est pas grave s’ils n’aiment pas les mouvements nationalistes actuels en Ukraine – ils pourraient en créer un nouveau. Mais ils ne le font pas. C’est la question clé.
Pourquoi, si la Russie est vraiment une menace pour l’oligarchie mondiale, les nationalistes ukrainiens sont-ils la seule cible de la propagande russe et pas les libéraux ukrainiens ? Peut-on imaginer un pays comme l’Iran traitant le Hezbollah (qui à l’origine n’était pas une organisation loyale à l’Iran, jusqu’à ce que les services secrets iraniens y placent leurs propres hommes) ou le Hamas de « terroriste » ? Peut-on imaginer l’Iran finançant des persanophones libéraux dans la « lutte contre l’extrémisme islamique », même en tenant compte d’une base de l’OTAN dans le pays ?
Bien sûr que non – parce que l’Iran est une véritable alternative, un État en dehors du règne de l’oligarchie mondiale.






Conclusion
Les problèmes en cours en Ukraine sont très complexes et, largement, complètement incompris par les nationalistes et autres dissidents à l’Ouest. La principale raison en est l’absence totale et absolue d’informations de la part des nationalistes ukrainiens en langues étrangères. Je résume ici les principaux points :

  • Les événements du Maïdan étaient des protestations de gens ordinaires contre un régime incroyablement corrompu, pro-occidental, libéral en Ukraine, que la Russie a également soutenu et auquel l’Occident est resté fidèle jusqu’à la fin.
  • Les protestations ont commencé non pas à cause du refus du gouvernement de ne pas signer un accord avec l’UE (bien que le même gouvernement eut promeut le même accord pendant des années de toutes les manières possibles), mais en raison d’un violent passage à tabac de manifestants non armés dans le centre de Kiev qui fut connu de toute de l’Ukraine. Ce fut la goutte d’eau de trop après des années de domination de la mafia.
  • Le rôle des nationalistes fut énorme – la haine ordinaire contre le régime a été transformée en énergie en pro-ukrainienne et patriotique et le régime a été considéré comme ouvertement antinational.
  • Après que le gouvernement eut été renversé, la confiance des Ukrainiens moyens envers l’Ouest s’est effondrée – il est apparu qu’une véritable révolution nationaliste antilibérale était imminente.
  • Mais c’est alors que le conflit avec la Fédération de Russie a commencé. Plutôt que de capitaliser sur la chute du soutien à l’UE et à l’OTAN, en fait, la Fédération de Russie a fait tout son possible pour convaincre les Ukrainiens moyens de redevenir pro-occidentaux. Cela a été fait par la première invasion en Crimée, lorsque l’Ukraine était dans un état d’anarchie, puis l’invasion à l’est de l’Ukraine.
  • À l’intérieur de la Fédération de Russie, toute véritable opposition orthodoxe et nationaliste au régime a été détruite, mais l’opposition ouvertement libérale est autorisée et peut fonctionner sans problème. La Russie est globalement une fausse opposition à l’oligarchie mondiale en général et à l’Occident en particulier.
  • En fait, un article plus détaillé devrait évoquer la façon dont la Fédération de Russie est une garantie contre toute force révolutionnaire potentielle réelle
    – un groupe des élites nationalistes qui aurait l’espoir d’être suivi. Les menées bellicistes de l’élite libérale de la Fédération de Russie et de ses comparses parmi les « conservateurs » ressemblent de près aux menées bellicistes au Proche-Orient des néoconservateurs aux États-Unis et leurs prétendus conservateurs.
Il est difficile de prédire l’avenir en Ukraine – il semble maintenant que dans un futur proche, les libéraux soutenus par la Russie et l’Occident, mettront en place une oppression violente à grande échelle contre les nationalistes ukrainiens, comme avant les événements de 2013-2014. La clé entre cela et aujourd’hui est de savoir si l’Ukraine se maintiendra dans toutes les régions de l’est de l’Ukraine et si les nationalistes ukrainiens seront prêts à affronter ce qui nous attend. Ce n’est qu’en battant une fois pour toutes une grande partie de ces forces violemment anti-ukrainiennes – qui sont idéologiquement libérales, mais simplement ouvertement opposée à toute expression de l’identité ukrainienne – qu’il sera possible pour les nationalistes ukrainiens d’être finalement en mesure de mener une guerre sur un, et non deux fronts.

Mais qui sait – les événements récents montrent que chaque fois que l’Ukraine et les nationalistes ukrainiens ont eu une chance de combattre les libéraux occidentaux face à face ces mêmes libéraux occidentaux sont généralement sauvés par le Kremlin.

1 [NDT] Il est possible de laisser des commentaires et de discuter avec l’auteur et d’autres intervenants – comme Tomislav Sunic – sur le site de The Occidental Obeserver (voir note 1).
3 Sur l’hypothèse kourgane, voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Kurgan_hypothesis, ou, en français, toujours sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_kourgane.
5 [NDT] « République », en polonais ; le terme désigne le régime politique au temps de l’union de la Pologne et de la Lituanie, qui dominait une partie de l’Ukraine.
7 [NDT] Laurent Ozon nous a précisé que, présent en Ukraine pour une conférence, il avait été invité à rencontrer des dirigeants nationalistes sur place. S’il a prononcé un discours, il ne l’a pas fait pour soutenir le mouvement, mais pour mettre en garde contre de possibles erreurs, qui se seraient d’ailleurs, selon lui, produites. Son cas est donc très différent des positions nationalistes, favorables à une Europe puissante et libre, défendues par Gabriele Adinolfi ou nous-même.
22 [Note de l’éditeur] TOO a publié quatre articles (http://www.theoccidentalobserver.net/?s=frolov&x=0&y=0) essentiellement concordants sur ce point.
45 Terza Posizione, mouvement italien nationaliste révolutionnaire fondé en 1978 par Roberto Fiore, actuel chef de Forza Nuova, Giuseppe Dimitri et Gabriele Adinolfi.